Confessions de Fèlix Krull, lladre i farsant
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Dans la vie d'un lecteur, certains auteurs occupent une place à part : lectures inaugurales, compagnons de tous les jours, sources auxquelles on revient. La collection "Les auteurs de ma vie" invite de grands écrivains contemporains à partager leur admiration pour un classique, dont la lecture a particulièrement compté pour eux. Dans sa jeunesse, Thomas Mann a lu et médité Schopenhauer, philosophe de la volonté et du pessimisme, qui a largement influencé l'oeuvre de celui qui deviendra l'un des plus grands écrivains modernes de la décadence. Cet hommage à son maître nous offre une clé précieuse de son parcours intellectuel.
Un jeune homme, Hans Castorp, se rend de Hambourg à Davos, en Suisse, pour passer trois semaines auprès de son cousin en traitement dans un sanatorium. Très vite, il est bercé par le rythme de vie des habitants de la montagne et y séjourne sept ans jusqu'au début de la Première Guerre mondiale qui le précipite sur les champs de bataille ..
Exilé en Suisse, puis aux Etats-Unis, Thomas Mann fut un opposant de la première heure au nazisme, dont il condamna les violences dès les années 1920 et qu'il combattit jusqu'à la fin de la guerre, multipliant les discours, les conférences et les interventions radiophoniques. Cette guerre fut écrit durant l'hiver 1939 pour dénoncer l'iniquité du régime nazi et appeler les Allemands à la raison. Charge cinglante contre le régime nazi et ses dirigeants, c'est aussi un essai prophétique sur l'Europe. Impressionnant de finesse et de prescience politique, il apparaît encore actuel à bien des égards. Un texte de combat, puissant et visionnaire. Suivi de "Thomas Mann : de l'esthète à l'écrivain engagé" par David König.
Un portrait biographique de Goethe, auquel s'ajoute le témoignage d'une compréhension des contradictions secrètes de ce génie du romantisme allemand, suivi d'une étude sur Nietzsche. Explique également les conditions dans lesquelles est née la tétralogie "Joseph et ses frères", chef-d'oeuvre de l'auteur et profession de foi dans l'homme.
Les Considérations d'un apolitique sont le journal de Thomas Mann pendant la guerre de 1914-1918. Pour la première fois, il s'engage dans le combat idéologique pour exalter les e valeurs qui lui paraissent menacées. Thomas Mann défend ici une " certaine idée de l'Allemagne ". Il s'en prend aux lieux communs de la propagande des Alliés, champions de la démocratie, et il affirme qu'il existe une opposition irréductible entre la culture telle qu'il l'entend et la " civilisation " de ses adversaires. La culture s'adresse à l'âme, elle est propre à un pays et fonde l'individu. La civilisation, soucieuse du progrès matériel et technique, est internationale et ne s'intéresse qu'aux masses. Elle nous conduit au règne de la termitière. Ce pamphlet antidémocratique se transforme parfois en une défense contestable du nationalisme allemand. Mais il contient aussi un éloge de l'ironie, et des pages magnifiques sur des philosophes - Schopenhauer et Nietzsche -, des musiciens - Wagner et Bizet -, des écrivains Tolstoï, Dostoïevski, Flaubert, Claudel, Romain Rolland. Thomas Mann évoque enfin l'écriture de ses chefs-d'œuvre : Les Buddenbrook, Tonio Kröger, Altesse royale et La Mort à Venise. Un document capital sur une crise de civilisation qui est loin d'être close.
Thomas Mann considérait son talent d'essayiste et de polémiste comme un " ingrédient " inséparable de sa nature. Il allait jusqu'à dire " Lorsque je satisfais cette tendance, j'éprouve le sentiment goethéen d'être un écrivain-né, d'une façon peut-être plus excitante qu'en cultivant l'art du roman. " Ses essais étaient pour lui comme un contrôle critique sur sa vie et sa production littéraire ; il y contentait sa nature de moraliste et ce qu'il appelait son " sentiment naïf du devoir ". Car même dans les études proprement littéraires il aborde les problèmes moraux de l'époque et prend des positions politiques. Aussi, à la fin de Goethe et Tolstoï (1922), écrit en marge de La Montagne magique, livre-t-il ses vues singulièrement perspicaces sur l'avenir de son pays et de l'Europe.
Sont réunis, dans ce volume, les derniers grands textes de Thomas Mann, qui restaient inédits en France, ainsi que des écrits autobiographiques (sur son enfance, son œuvre, son fils Klaus...). Nous y avons joint le texte complet du superbe essai sur Schopenhauer, dont seule une version agrégée avait été traduite avant-guerre.
Connu surtout comme romancier, Thomas Mann fut un essayiste prolixe. Par leur forme, leur ampleur et leurs sujets, ces essais varient de l'ébauche autobiographique à la polémique politique, en passant par le commentaire d'oeuvres.