Il a fallu la volonté d'un Prince pour que Saint-Pétersbourg surgisse des marécages et devienne le décor des plus riches heures de la Russie. Entre 1821 et 1822, le peintre paysagiste Andreï Efimovitch Martynov entreprit de saisir sur la pierre Les vues de Saint-Pétersbourg et ses environs. Travail superbe de finesse et d'intelligence qui nous fait découvrir la ville de Gogol, de Pouchkine et de Dostoïevski telle qu'elle était et telle qu'elle a su demeurer, Dominique Fernandez, en promeneur cultivé et ravi, nous accompagne dans ce voyage au cœur de la " magie blanche " de Saint-Pétersbourg.
Dominique Fernandez Livres
Dominique Fernandez est célébré pour sa « psychobiographie » innovante, une méthode qu'il a pionnière pour explorer les connexions complexes entre les vies, les idéologies et les contextes historiques. Ses romans plongent souvent dans des récits riches et multidimensionnels, à l'instar de son œuvre acclamée dépeignant la vie d'un castrat napolitain du XVIIIe siècle, qui offrait une tapisserie vivante pour l'interprétation historique, idéologique et psychologique. Un autre roman significatif s'est inspiré de la vie de Pasolini, explorant des thèmes complexes qui lui ont valu des éloges critiques. L'approche distinctive de Fernandez réside dans sa capacité à entrelacer des représentations vivantes et des sujets profonds, invitant les lecteurs à des expériences littéraires profondément résonnantes.







Dans la main de l’ange, de Dominique Frenandez, a obtenu le prix Goncourt 1982. C’est un roman qui d’emblée vous saute aux yeux, au coeur et ne vous laisse plus. En partant de la vie et de la mort de Pier Paolo Pasolini, l’auteur raconte, mais surtout réinvente un personage déchiré, seul,un paria sublime. De l’ère fasciste au temps des Brigades Rouges, c’est l’Italie contemporaine qui sert de cadre, de ferment, de nourriture à ce roman. Il fallait ce pays traversé par la dictature, la guerre, la résistance, puis les luttes partisanes, les scandales sans nombre, la violence du terrorisme, pour que prenne forme l’itinéraire de Pier Paolo, éternel marginal en dépit de sa célébrité.
Le banquet des anges
l'Europe baroque de Rome à Prague
Les Médicis: une famille dont la gloire se confond avec celle de Florence. Pourtant, le dernier d'entre eux, avec lequel s'est éteinte la race, Gian Gastone, grand-duc de 1723 à sa mort en 1737, fut un prince si extravagant, si scandaleux que les historiens, accablés, passent son règne sous silence. De ses dérèglements seule une rumeur nous est parvenue. Peu de personnages historiques ont été aussi romanesques et aucun ne pouvait stimuler autant l'imagination de l'auteur de Porporino et de Dans la main de l'ange, qui, une nouvelle fois, s'est glissé en écrivain à l'intérieur d'un être authentique, pour recréer à travers lui la vérité d'un homme et d'une époque. Sur le fond fastueux et sensuel de la décadence florentine, le Dernier des Médicis, par de troublantes analogies, nous renvoie aussi à notre fin de siècle.
Eugène aime sincèrement sa femme, l'enfant qu'elle lui donne, mais cet amour sent un peu le devoir, la convention sociale, l'ennui. Le désir, c'est Stepanida qui l'incarne, avec sa simplicité rustique, sa spontanéité animale. Ambiguïté du désir: il est à la fois naturel, donc légitime, et perturbateur de l'ordre familial et social, donc illégitime. Stepanida, d'abord décrite avec la bienveillance qu'on a pour l'herbe, pour les fleurs, apparaît peu à peu, au cours de la nouvelle, comme une figure du " diable ". Tolstoï se contente de raconter une histoire terrible de désir, de honte, de mort. Il aligne les mots les uns à côté des autres, sans changer de voix. Il n'indique pas le sens qu'il faut donner à son texte: c'est au lecteur seul de juger: mariage, adultère, trahison, remords, tout est posé sous nos yeux, avec la même évidence lumineuse qu'un objet placé sur une table sous un rayon de soleil. C'est pourquoi, de tous les romanciers, Tolstoï me semble être le plus grand.
Chroniques italiennes
- 373pages
- 14 heures de lecture
- Eh bien ! puisque votre lâcheté le veut, moi-même je tuerai mon père...Animés par ce peu de paroles fulminantes, et craignant quelque diminution dans le prix convenu, les assassins rentrèrent résolument dans la chambre, et furent suivis par les femmes. L'un d'eux avait un grand clou qu'il posa verticalement sur l'œil du vieillard endormi ; l'autre, qui avait un marteau, lui fit entrer ce clou dans la tête. On fit entrer de même un autre grand clou dans la gorge, de façon que cette pauvre âme, chargée de tant de péchés récents, fût enlevée par les diables ; le corps se débattit, mais en vain.
Florence
- 162pages
- 6 heures de lecture
Le nom seul de Florence éveille la nostalgie d’une époque où sur quelques kilomètres carrés se sont trouvés réunis tant d’hommes exceptionnels, où en trois siècles éblouissants toute la modernité est née. Les plus grands bâtisseurs, les plus grands peintres, les plus grands sculpteurs, la perspective, la coupole, le théâtre à forme ovale, les premiers opéras, les lois de la pesanteur, le télescope, la banque, que ne devons-nous pas à Florence ?C’est le lieu du monde où la beauté du corps humain a été reconnue pour la première fois depuis l’Antiquité, adulée jusqu’à la vénération, immortalisée sous les deux espèces du David de Michel-Ange et de la Vénus de Botticelli, icônes qui ont fait le tour du monde.Dominique Fernandez nous raconte la prestigieuse histoire de Florence, la prise de pouvoir et le règne des Médicis, décrit les figures de Dante, Machiavel ou Savonarole, parcourt les lieux phares comme Santa Croce ou Santa Maria Novella, visite le Dôme de Brunelleschi, les créations de Michel-Ange, les singularités des étonnants et trop méconnus peintres maniéristes…Illustré par les splendides photographies de Ferrante Ferranti, ce livre ne nous fait perdre aucune des innombrables beautés de la « cité du lis », cette Florence encore aujourd’hui si vivante et si brillante.
Moments de mode à travers les collections du Musée des arts de la mode
- 183pages
- 7 heures de lecture
Unique rejeton d'une grande famille patricienne, Porfirio Vasconcellos incarne l'archaïsme baroque d'une Sicile révolue. Son mariage avec Constance, fille d'instituteurs auvergnats et image parfaite de la France laïque de la IIIe République, relève du défi. Adeline, sa mère, n'a jamais admis cette union. Constance supporte mal de voir son mari se dissiper et s'endetter. Porfirio, quant à lui, étouffe sous le regard de cette femme implacablement janséniste. Il est le Sud. Elle est le Nord ; tout les sépare : l'argent, le sexe, l'éducation des enfants. Et la politique. Fasciné par les succès de Mussolini, Porfirio retourne fréquemment dans le pays de son père où il découvre le fascisme sous des traits pittoresques et inattendus. En France, les crises se succèdent : émeutes, Front populaire, création par Doriot, l'ancien chef communiste, d'un parti fasciste auquel Porfirio finit par se rallier. En s'agrégeant à un clan d'activistes et de violents, il a autant le désir de trouver un remède à la décomposition de la république parlementaire que l'espoir de compenser sa débâcle personnelle. Au soir de sa vie, Porfirio retrace l'histoire de ce double désastre, échec conjugal et dérive politique dont les fils entrecroisés font revivre, dans le climat passionné de l'avant-guerre, la rencontre manquée du Sud et du Nord.



