Dans cet essai consacré à Rousseau, Cassirer met en lumière le paradoxe central de la pensée du philosophe genevois : " comment le mal et le péché peuvent-ils être imputés à la nature humaine, si celle-ci, dans sa constitution primitive, est libre de tout mal, de tout péché, s'il n'y pas eu de corruption radicale ? " Une analyse rigoureuse des textes, nourrie par une grande érudition, permet à l'auteur de développer cette interrogation en montrant comment, chez Rousseau, la nature sociale de l'homme est ce qui rend compte tant du mal que d'une possibilité de salut qui se situe dans l'horizon du politique. La préface de Jean Starobinski souligne la nouveauté de cette lecture, qui fait de Rousseau, concevant l'ordre politique et moral comme un ordre autonome, le grand précurseur de notre modernité.
Ernst Cassirer Ordre des livres
Ernst Cassirer fut une figure majeure de l'idéalisme philosophique dans la première moitié du XXe siècle. Issu de la tradition de Marbourg du néokantisme, il développa une philosophie de la culture fondée sur une théorie des symboles et une phénoménologie de la connaissance. Son œuvre explore les questions profondes de la compréhension humaine et de sa manifestation à travers diverses formes culturelles.







- 2006
- 2001
Luther, Goethe, Schiller, Leibniz, Kant, Fichte, Humboldt et Hegel sont relus par le philosophe allemand, représentant de l'école de Marbourg, et qui poursuit la méthode transcendantale de Kant. Il cherche à cerner les rapports subtils qu'entretiennent entre eux l'idée de science, la création esthétique, la liberté morale et artistique, l'idée d'Etat
- 1998
L'œuvre de Cassirer n'est pas dissociable du creuset intellectuel où elle a pris sa source : l'École de Marbourg, dont les deux piliers, Hermann Cohen et Paul Natorp, furent également ses maîtres. On trouvera ici rassemblés à la fois des textes d'ordre historique et des analyses croisées qui permettent de comprendre les origines philosophiques de la pensée de Cassirer, ce qu'il doit à ses maîtres, mais aussi les divergences qui, en dépit de l'amitié unissant tous ces penseurs, existaient d'emblée au sein de ce courant. Natorp et Cohen, en effet, liés par une indéfectible estime, ont chacun poursuivi une voie singulière, et n'ont jamais cherché une unanimité qui eût pour tribut un quelconque compromis avec ce qu'ils pensaient être vrai. De même Cassirer, lorsqu'il leur rend hommage, a toujours soin de dégager ce qui fait leur originalité respective comme ce qui lui semble être leurs limites. Le lecteur découvrira donc, à travers ces textes pour la première fois réunis et traduits en français, quelle fut l'atmosphère de passion philosophique qui permit à cette école néokantienne de rayonner, au début du siècle, dans presque toute l'Europe, et jusqu'en Russie.
- 1997
Trois essais sur le symbolique
- 180pages
- 7 heures de lecture
- 1997
Descartes, Corneille, Christine de Suède
- 121pages
- 5 heures de lecture
Ernst Cassirer (1874-1945) n'aura cesse de s'interesser a Descartes et a la philosophie classique, depuis sa dissertation de Marbpourg (1899), qui traite de la critique cartesienne de la connaissance physico-mathematique, en passant par la monographie qu'il consacre a Leibniz en 1902, jusqu'au premier volume de l'Erkenntnisproblem ou de la philosophie des formes symboliques. Les etudes reunies ici proposent, a travers l'analyse des figures singulieres de Corneille et de Christine de Suede, une remarquable situation de la pensee cartesienne a l'age classique.
- 1996
L'étude qu'il consacre à ce partisan résolu du positivisme contemporain sera l'occasion pour Cassirer de revenir sur son interprétation de Kant et de prendre la défense de la métaphysique contre l'alliance du logicisme et du scepticisme, scellée par l'objectivisme théorique et son corollaire, le subjectivisme pratique. En reformulant l'analyse critique des fondements de la connaissance, menée dans la "Philosophie des formes symboliques", l'ouvrage précise l'ontologie implicite d'une pensée de plus en plus tournée vers les dimensions pratiques de la culture, comme la morale, le droit et la politique
- 1995
L'essor de l'art moderne dans Berlin au tout début du siècle pouvait d'autant moins laisser Ernst Cassirer indifférent que sa famille y prit une part active : Paul Cassirer expose dans sa galerie, dès 1904, Van Gogh, Cézanne, Munch, Matisse, et fut l'un des piliers de la Berliner Secession ; Bruno Cassirer était, quant à lui, l'un des plus grands éditeurs de livres d'art. Comme il le confie dans l'une de ses lettres, le philosophe avait initialement prévu qu'un volume de La Philosophie des formes symboliques fût consacré à l'art. Il ne put jamais mener à bien ce projet. Toutefois, ses échanges avec Ernst Panofsky et Aby Warburg lui permirent de marquer la réflexion esthétique de ce siècle. La publication en un seul volume de l'ensemble de ses textes sur l'art, publiés ou inédits, ainsi qu'une liste des manuscrits concernant ce thème, permet de mieux saisir la conception cassirerienne de l'art comme forme symbolique. Comme à son habitude, le philosophe déploie sa réflexion aussi bien sur le plan historique - nous livrant ainsi d'éclairants aperçus sur l'histoire de l'esthétique de Platon à Goethe et Kant - que sur le plan systématique. Il apparaît alors que si cette théorie de la mise en forme esthétique put être influente, c'est avant tout par son incontestable contemporanéité.
- 1991
Logique des sciences de la culture
- 232pages
- 9 heures de lecture
Publiées en 1942, ces cinq études constituent l'un des tout derniers ouvrages d'Ernst Cassirer. On peut les considérer comme un véritable testament intellectuel car elles reprennent, en les approfondissant, les thèses essentielles de l'œuvre développées dans La Philosophie des formes symboliques. La question posée est bien celle de la fondation des " sciences de l'homme " : quelles sont les conditions de possibilité de l'objectivité dans les sciences de la culture ? Si le fait culturel est susceptible d'être abordé sous l'angle de l'explication, son caractère spécifique de phénomène humain exige également une interprétation. Cassirer construit donc une science herméneutique. L'existence et la connaissance culturelles sont cernées au moyen d'une conception globale qui permet d'envisager le problème de l'objectivité des sciences de la culture dans tous ses aspects essentiels. Jetant les bases d'une vaste herméneutique critique, cet ouvrage remet en cause la présentation doublement réductrice que l'on a parfois donnée de l'œuvre de Cassirer : néokantisme épistémologique ou historicisme sans principes. Véritable discours de la méthode, son intérêt est double : il fait apparaître l'unité de l'œuvre cassirérienne, et il renouvelle la réflexion sur l'univers historique de la culture.