La confédération française démocratique du travail à 50 ans. Née en 1964 sous l'égide d'Eugène Descamps, la CFDT a su, au fil des ans, adopter les logiques appropriées qui font à présent sa richesse. Pour célébrer cet anniversaire, ce livre associe articles, témoignages, interviews, points de vue et analyses des multiples acteurs de ces cinq dernières décennies. De très nombreux documents et images, souvent inconnus ou méconnus, pour la plupart issus des archives confédérales, viennent également illustrer ce demi-siècle. Des chercheurs ainsi que de nombreuses personnalités nationales et internationales ont accepté de partager leur regard sur leur relation avec la CFDT. La vie dans l'entreprise et les conditions de travail, la protection sociale, le rapport au politique, la lutte pour les libertés, les actions pour l'environnement, le rayonnement à l'international et, enfin, la CFDT aujourd'hui : voici l'histoire, inévitablement partielle et partiale, de cette organisation devenue, et ce quel que soit le pouvoir en place, résolument réformiste.
Alain Touraine Ordre des livres






- 2015
- 2005
Dans les premiers siècles de sa modernisation, l'Occident a décrit et pensé la réalité sociale en termes politiques : le désordre et l'ordre, le roi et la nation, le peuple et la révolution. Puis, avec la révolution industrielle, le capitalisme s'est émancipé du pouvoir politique. Nous avons alors pensé et agi au nom d'un nouveau paradigme, économique et social celui-ci, et parlé classes, richesses, inégalités et redistribution. Aujourd'hui, à l'heure de l'économie globale et de l'individualisme triomphant, la mondialisation a fait voler en éclats ces anciens modèles de sociétés. Le nouveau paradigme dans lequel nous rendons compte de ces préoccupations nouvelles est culturel. En témoignent les grandes interrogations de notre époque : quelle place faut-il aux minorités ? La sexualité doit-elle être mise au centre de la vie personnelle ? Assistons-nous au retour des religions ? Comme toujours chez Alain Touraine, le souci de donner forme théorique à nos pratiques sociales est fécondé par la vie telle qu'elle est vécue, et tout ce qui est pensé ici renvoie à l'expérience la plus quotidienne de l'univers globalisé dans lequel nous évoluons désormais.
- 2001
Notre société est-elle encore capable d'agir sur elle-même, de générer des idées et des politiques économiques et sociales ou s'enferme-t-elle dans une crise sans fin ? D'un côté, les libéraux nous conseillent de renoncer à construire un avenir volontariste et de nous laisser gui der par le marché. De l'autre, l'ultra-gauche se contente de dénoncer la domination et de parler au nom de victimes réduites à l'impuissance. Au centre, beaucoup, autrefois de gauche, prenant acte du vide et de la confusion qui règne sur la scène sociale, ne croient plus qu'à la défense des institutions républicaines, synonymes, ou peu s'en faut, d'ordre et de discipline. J'ai écrit ce livre contre ces trois manières de proclamer, d'accepter, de renforcer le vide social. Sortir du libéralisme ? Rien n'est plus urgent. Mais il y a les bonnes et les mauvaises manières de le faire. La voie que j'emprunte ici passe par l'identification et la reconnaissance de nouveaux acteurs, qui cherchent avant tout à faire reconnaître leurs droits culturels et qui peuvent, sans perdre leur indépendance, régénérer l'action politique. Il est grand temps de redéfinir, au-delà de la puissance déchaînée des marchés et des communautarismes extrêmes, une politique du possible et d'obtenir de chacun l'acceptation de l'identité et des projets des autres, regardés comme égaux et différents. Alain TOURAINE.
- 1992
Une critique de la modernité qui cherche à en sauver (reformuler)) l'idée puisque "le sujet ne peut pas se dissoudre dans la post-modernité". L'auteur rappelle d'abord le triomphe des conceptions rationalistes de la modernité. Puis il suit la destruction de cette idée de la modernité, dans la pensée et les pratiques sociales. Dans une troisième partie, qui peut se lire en premier, l'auteur présente ses idées sur la modernité comme relation tendue entre la Raison et le Sujet, la rationalisation et la subjectivation, entre l'esprit de la Renaissance et celui de la Réforme, la science et la liberté (cf. la présentation très claire et accessible, p. 11-17).