Un étudiant de gauche. Une jeune femme de droite. Un immigré clandestin et son cousin, né en France. Un handicapé de la route... Construit comme une pièce de théâtre, ce récit met face à face quelques personnages qui n'auraient pas dû se rencontrer : leurs dialogues problématiques et leurs rapprochements inattendus, sur fond de manifestation pour les sans-papiers. Un vieux café de la Goutte-d'Or. Un fauteuil roulant informatisé devenu incontrôlable, et d'autres rêves qui se dérèglent. Des zones suburbaines aux parcs de loisirs, épisodes burlesques et situations sociales s'enchevêtrent dans un perpétuel malentendu. Benoît Duteurtre saisit, avec un " sens aigu du réel " (Kundera), la comédie moderne des apparences.
Benoît Duteurtre Livres






La petite fille et la cigarette
- 214pages
- 8 heures de lecture
Dans un monde qui ressemble à ce que sera bientôt le nôtre, un quadragénaire essaie de survivre. Il remonte une avenue du Président-Bush. Son chien s’appelle Sarko. La monnaie qu’il utilise est l’eurollar. La ville, plombée par une pollution folle, est le territoire des cyclistes et des piétons écolos. Dans la rue, l’homme n’ose plus sourire aux enfants, les vrais maîtres, de peur d’être pris pour un pervers. Au bureau, il se cache aux toilettes pour fumer une cigarette prohibée. Aux prises avec cet univers, l’individu se révolte à sa manière, dérisoire. Il n’y résistera pas. La fable, dans la lignée de Swift ou de Kafka, humour compris, prend la défense d’une créature menacée, l’homme. Au moindre faux pas, le voilà devenu un monstre, chargé d’expier plusieurs siècles de péchés. La nouvelle Inquisition lui collera tout sur le dos, dans l’antichambre des bûchers.
Un étudiant de gauche. Une jeune femme de droite. Un immigré clandestin et son cousin, né en France. Un handicapé de la route... Construit comme une pièce de théâtre, ce récit met face à face quelques personnages qui n'auraient pas dû se rencontrer : leurs dialogues problématiques et leurs rapprochements inattendus, sur fond de manifestation pour les sans-papiers. Un vieux café de la Goutte-d'Or. Un fauteuil roulant informatisé devenu incontrôlable, et d'autres rêves qui se dérèglent. Des zones suburbaines aux parcs de loisirs, épisodes burlesques et situations sociales s'enchevêtrent dans un perpétuel malentendu. Benoît Duteurtre saisit, avec un "sens aigu du réel" (Kundera), la comédie moderne des apparences.
"Il y avait pour moi quelque chose d'incompréhensible et de fascinant chez cette fille, seule au milieu de la cour de récréation : elle me ressemblait mais elle ne souriait guère ; elle avait les mêmes taches de rousseur mais les yeux plus ténébreux ; elle ne lisait pas des livres de prêtres engagés sur l'Évangile (les lectures préférées de ma famille) mais des brûlots anarchistes appelant au soulèvement général ; elle ne voulait pas avoir l'air moderne en enfilant des pantalons mais portait une jupe, dégagée de tout mimétisme masculin. À part cela je ne savais rien d'elle, sauf pour avoir entendu, de loin, prononcer son prénom : Hélène". Une adolescence provinciale dans la chaleur de 1976 : Benoît Duteurtre, en jeune gauchiste à cheveux longs, y découvre avec enthousiasme la musique, l'amour et la poésie.
La cinquantaine séduisante, Florence partage sa vie entre Paris et un village de montagne isolé, dans lequel elle vit comme un ermite. Mais l'irrésistible appel du progrès finit par atteindre ce lieu perdu, et prend la forme de réverbères, de rutilantes poubelles de tri sélectif... signant l'intrusion de l'écologie bureaucratique clans la vie rurale. Dans ce conte bucolique, Duteurtre raille, avec douceur, les contradictions d'une humanité égarée dans les pièges de la société contemporaine.
Arrivé aux portes du paradis, un nouvel élu, fraîchement décédé, découvre les normes d'hygiène et de sécurité désormais fixées pour la vie éternelle. Au même moment, sur terre, un projet de pénalisation des images pornographiques perturbe la tranquillité de Simon Laroche, haut fonctionnaire bon teint qui redoute de se voir démasqué pour ses escapades sur Internet. Pourtant, c'est une simple phrase, filmée à son insu, qui va le précipiter dans un engrenage cauchemardesque. Dans cette société à peine imaginaire où les réseaux se dérèglent, où les informations des uns arrivent sur les ordinateurs des autres, où les femmes et les hommes guerroient sans relâche, deux jeunes banlieusards opposent une résistance dérisoire à l'ordre établi. L'intrigue nourrie par toutes les peurs de l'époque alterne avec les interventions débonnaires du Grand Saint Pierre. Après La petite fille et la cigarette, traduit dans de nombreux pays, Benoît Duteurtre renoue avec une veine fantaisiste, où le réalisme se mêle à l'imagination pour mieux éclairer notre présent.
Gaieté parisienne
- 203pages
- 8 heures de lecture
Gaieté parisienne se déroule dans un drôle de Paris, à la fin du XXe siècle.Nicolas, intellectuel d'une trentaine d'années, s'efforce de séduire le jeune Julien, étudiant en gestion, très à l'aise dans la société moderne. Des boîtes de nuit aux cités de banlieue, des berges de la Seine au bord de la mer, leur course-poursuite traverse un paysage étrange, mêlant les vestiges du vieux monde aux entreprises de rénovation.
Un jeune Américain, épris de culture française, part à la découverte du " pays des peintres et des poètes ". Il débarque dans la France d'aujourd'hui, s'égare dans les quartiers touristiques puis dans la ZUP Claude-Monet, arpente les plateaux télé et les coulisses de l'édition puis s'enfuit dans un monastère reconverti dans les nouvelles technologies... L'itinéraire de David croise celui d'un Français quadragénaire qui a longtemps rêvé d'Amérique. Tandis que l'Américain s'éprend d'une prétendue reine de la Bohème, le Français tombe amoureux d'une vidéaste branchée. Conte, récit de voyage, autobiographie et fiction s'agencent dans ce crescendo romanesque qui glisse parfois de l'hyperréalisme au fantastique loufoque. Prix Médicis 2001.
Folio: Tout doit disparaître
- 256pages
- 9 heures de lecture
"Quel meilleur passeport qu'une carte de presse tendue au bon moment ? Quoi de plus fascinant que la montée en puissance des médias ? Assez de romantisme ! Journaliste : telle était incontestablement ma destinée..."Un jeune homme naïf entreprend son ascension dans la société de communication. Engagé comme critique musical, il révèle des goûts bizarres qui irritent les spécialistes de la culture. Jeté en pâture aux rédactrices d'un magazine féminin, il ne comprend rien à l'esprit des superwomen. Reconverti dans le fait divers, il enquête dans les camps de nudistes, les parcs de loisirs, avant d'échouer dans la presse pornographique...Un roman vif, drôle et cruel.
"Ma passion pour le début du XXe siècle s'est éveillée très jeune en écoutant Debussy et Duke Ellington, en regardant Claude Monet et Raoul Dufy, en lisant Alphonse Allais et Maurice Leblanc, puis Apollinaire et les surréalistes... C'est donc tout naturellement que je me suis plongé dans ce dictionnaire où j'ai voulu souligner la continuité entre Belle Epoque et Années folles, telles deux " mi-temps " séparées par le gouffre terrible de la grande guerre. Malgré tout ce qui les oppose, les années 1920 seront, par maints aspects, l'accomplissement de cet esprit moderne qui germait en 1900. On y retrouve souvent les mêmes protagonistes à deux âges de leur vie, tels Guitry, Colette, Ravel, Stravinski, Picasso... Face à un sujet immense, j'ai privilégié la France comme théâtre emblématique de ce temps où Paris fut le coeur battant du monde artistique. Sans négliger pour autant les riches échanges qui se développèrent avec New York, Vienne, Londres, où se produisaient des évolutions comparables, j'ai tenu à remettre à l'honneur une certaine légèreté française. Enfin, même si la civilisation toute entière est présente avec ses hommes politiques, ses scientifiques, ses expositions universelles ou ses villégiatures, ce sont d'abord les arts qui figurent au coeur de ce panorama : poésie, théâtre, peinture, une place privilégiée revenant par goßt personnel à la musique. Portraits, bons mots, petite et grande histoire se mêlent dans ces pages consacrées à des personnages, mais aussi à des lieux comme le Moulin Rouge et le Chat Noir, à des genres oubliés comme le café-concert, sans oublier les décors des brasseries, gares et jardins publics... Tout ce qui fait que la Belle Epoque et les Années Folles sont toujours parmi nous et continuent à faire rêver aux quatre coins du monde."



