Gilles Deleuze Livres
Gilles Deleuze s'impose comme une figure clé de la philosophie française postmoderne, se définissant à la fois comme empiriste et vitaliste. Son œuvre considérable, bâtie sur des concepts tels que la multiplicité, le constructivisme, la différence et le désir, s'écarte notablement des traditions majeures de la pensée continentale du XXe siècle. Dans son cadre métaphysique, il adopta la notion spinoziste d'un plan d'immanence, postulant toute existence comme des modes d'une unique substance au même niveau ontologique. Cette perspective le conduisit à soutenir l'absence d'un bien et d'un mal intrinsèques, proposant plutôt une focalisation sur les relations bénéfiques ou nuisibles pour les individus particuliers, une posture éthique qui influença profondément son engagement dans les luttes sociales et politiques pour les droits et les libertés. Deleuze recherchait souvent des 'rencontres' philosophiques avec d'autres penseurs et artistes, concevant la philosophie non comme un commentaire, mais comme un acte créatif générant de nouveaux concepts, soulignant une réalité caractérisée par le devenir constant plutôt que par l'être statique.







Le pli
- 191pages
- 7 heures de lecture
Le pli a toujours existé dans les arts, mais le propre du Baroque est de porter le pli à l'infini. Si la philosophie de Leibniz est baroque par excellence, c'est parce que tout se plie, se déplie, se replie. Sa thèse la plus célèbre est celle de l'âme comme " monade " sans porte ni fenêtre, qui tire d'un sombre fond toutes ses perceptions claires : elle ne peut se confondre que par analogie avec l'intérieur d'une chapelle baroque, de marbre noir, où la lumière n'arrive que par des ouvertures imperceptibles à l'observateur du dedans : aussi l'âme est-elle pleine de plis obscurs. Pour découvrir un néo-Baroque moderne, il suffit de suivre l'histoire du pli infini dans tous les arts : " pli selon pli " avec la poésie de Mallarmé et le roman de Proust, mais aussi l'œuvre de Michaux, la musique de Boulez, la peinture de Hantaï. Et ce néoleibnizianisme n'a cessé d'inspirer la philosophie.
"Le projet le plus général de Nietzsche consiste en ceci : introduire en philosophie les concepts de sens et de valeur. Nietzsche n'a jamais caché que la philosophie du sens et des valeurs dut être une critique. Que Kant n'ait pas mené la vraie critique, parce qu'il n'a pas su en poser le problème en termes de valeurs, tel est même un des mobiles principaux de l'oeuvre de Nietzsche". Cette analyse rigoureuse et critique de la philosophie de Nietzsche est une lumineuse introduction à l'oeuvre d'un philosophe trop souvent réduit au nihilisme, à la volonté de puissance et l'image du surhomme. Gilles Deleuze remarque que "la philosophie moderne présente des amalgames, qui témoignent de sa vigueur et de sa vivacité, mais qui comportent aussi des dangers pour l'esprit" et que la force du projet philosophique de Nietzsche dans le "dépassement" de la métaphysique est "de dénoncer toutes les mystifications qui trouvent dans la dialectique un dernier refuge. La philosophie de Nietzsche a une grande portée polémique".
Cette étude n’est pas une histoire du cinéma, mais un essai de classification des images et des signes tels qu’ils apparaissent au cinéma. On considère ici un premier type d’image, l’image-mouvement, avec ses variétés principales, image-perception, image-affection, image-action, et les signes (non linguistiques) qui les caractérisent. Tantôt la lumière entre en lutte avec les ténèbres, tantôt elle développe son rapport avec le blanc. Les qualités et les puissances tantôt s’expriment sur des visages, tantôt s’exposent dans des « espaces quelconques », tantôt révèlent des mondes originaires, tantôt s’actualisent dans des milieux supposés réels. Les grands auteurs de cinéma inventent et composent des images et des signes, chacun à sa manière. Ils ne sont pas seulement confrontables à des peintres, des architectes, des musiciens mais à des penseurs. Il ne suffit pas de se plaindre ou de se féliciter de l’invasion de la pensée par l’audio-visuel ; il faut montrer comment la pensée opère avec les signes optiques et sonores de l’image-mouvement, et aussi d’une image-temps plus profonde, pour produire parfois de grandes œuvres. Cet ouvrage est paru en 1983. Du même auteur : Cinéma 2 - L'image-temps (1985).
Francis Bacon - Logique De La Sensation
- 158pages
- 6 heures de lecture
Essai sur l'oeuvre du peintre Francis Bacon (1909-1992) par le philosophe Gilles Deleuze.
Comment l'image-temps surgit-elle? Sans doute avec la mutation du cinéma, après la guerre, quand les situations sensori-motrices font place à des situations optiques et sonores pures (néo-réalisme). Mais la mutation était préparée depuis longtemps, sous des modes très divers (Ozu, mais aussi Mankievicz, ou même la comédie musicale). L'image-temps ne supprime pas l'image-mouverment, elle renverse le rapport de subordination
Le bergsonisme
- 119pages
- 5 heures de lecture
Quel est le rapport entre les trois concepts fondamentaux de durée, de mémoire et d'élan vital? Quel progrès marquent-ils dans la philosophie de Bergson? Cette étude éclaire les relations entre ces concepts
Kafka
- 159pages
- 6 heures de lecture
Qu'est-ce que l'inconscient ? Ce n'est pas un théâtre, mais une usine, un lieu et un agent de production. Machines désirantes : l'inconscient n'est ni figuratif ni structural, mais machinique. – Qu'est-ce que le délire ? C'est l'investissement inconscient d'un champ social historique. On délire les races, les continents, les cultures. La schizo-analyse est à la fois l'analyse des machines désirantes et des investissements sociaux qu'elles opèrent. – Qu'est-ce qu'Œdipe ? L'histoire d'une longue « erreur », qui bloque les forces productives de l'inconscient, les fait jouer sur un théâtre d'ombres où se perd la puissance révolutionnaire du désir, les emprisonne dans le système de la famille. Le « familialisme » fut le rêve de la psychiatrie ; la psychanalyse l'accomplit, et les formes modernes de la psychanalyse et de la psychiatrie n'arrivent pas à s'en débarrasser. Tout un détournement de l'inconscient, qui nous empêche à la fois de comprendre et de libérer le processus de la schizophrénie.
La bête humaine
- 63pages
- 3 heures de lecture
Dans un décor de gares et de trains, se joue une histoire peu commune, faite d'amour et de haine. Un conducteur de train, Jacques Lantier, un homme en apparence calme et doux, souffre d'un terrible mal : il ne peut aimer sans avoir envie de tuer. Autre " bête humaine " : La Lison, sa locomotive à vapeur, qu'il entretient avec passion et qui va l'entraîner dans une effroyable catastrophe ferroviaire...



