« Dans l'Antiquité, la sphère est la représentation de la perfection de ce qui n'a ni commencement, ni fin, échappe à la corruption du temps, symbolise le divin qui s'offre à la contemplation. Depuis les Grecs, la totalisation du monde s'opère sous la forme d'un globe, à la fois vision cosmogonique, projection géométrique et spéculation philosophique, mais aussi représentation physique de la souveraineté et attribut des empereurs, monarques ou papes. Quand s'ouvre le monde, quand la circonférence ne le contient plus et que les hiérarchies sont bouleversées, que devient cette représentation dont nous sommes malgré tout les héritiers ? Suffit-il de la déclarer obsolète pour en être affranchi ? Avec son brio habituel de conteur, Peter Sloterdijk nous entraîne dans un voyage passionnant à travers les civilisations et les époques, au gré de la position qu'y occupe le centre de la sphère. »--Quatrième de couverture
Peter Sloterdijk Livres
Peter Sloterdijk est un philosophe et théoricien culturel allemand dont les œuvres explorent des questions profondes de l'existence humaine et de la société moderne. Son style se caractérise par une pensée provocatrice et une analyse incisive des phénomènes culturels contemporains. Des œuvres clés, telles que la trilogie 'Sphères', examinent la relation entre l'humanité et son environnement, soulignant l'influence des structures sociales et technologiques. L'écriture de Sloterdijk met au défi les lecteurs de réévaluer les concepts traditionnels et de s'engager activement dans la formation des sociétés futures.







Sphères 1
- 687pages
- 25 heures de lecture
Bulles et Globes font partie d'une trilogie monumentale qui propose, selon son traducteur, «rien de moins qu'une histoire philosophique de l'humanité à travers le prisme d'une forme fondamentale : la sphère, et trois de ses déclinaisons, la bulle, le globe, et l'alvéole d'écume»
C'est Nietzsche qui a inventé la formule du philosophe comme médecin de la culture. Dès lors, lorsqu'on émet aujourd'hui un jugement sur le temps présent, on évolue sur un terrain que Nietzsche a contribué à explorer. Pour pouvoir formuler un diagnostic sur l'époque, il faut accepter d'être intoxiqué par elle. La pensée philosophique ne signifie ni la pure réflexion, ni l'expression d'une sagesse : il s'agit plutôt d'une fièvre réagissant à l'inoculation d'une sorte de curare. Si la philosophie est une intoxication volontaire, elle est le ferment d'un poison grâce auquel - par une lente alchimie - l'esprit parvient à recouvrer une part de sa liberté.
Le penseur sur scène
- 200pages
- 7 heures de lecture
" C'est à partir de Nietzsche et plus précisément de sa Naissance de la tragédie que le penseur allemand Peter Sloterdijk retrouve l'inspiration cynique en faisant de Diogène le partenaire de Dionysos dans son éternel affrontement avec Apollon. Peter Sloterdijk est, rappelons-le, l'auteur d'un livre majeur, d'un ouvrage absolument capital, la Critique de la raison cynique et qui a l'ambition d'être pour la modernité ce que fut la Critique de la raison pure à l'époque de Kant. Loin des lourdeurs germaniques qui accablent l'écriture de trop de ses compatriotes, Sloterdijk sait allier un esprit voltairien et railleur avec une puissance conceptuelle, une érudition et une profondeur tout à fait vertigineuses. Montrant dans sa " Critique " comment le cynisme est la réponse à la désillusion des Lumières, c'est-à-dire à la conviction que le mal est le résultat de l'ignorance et qu'il suffit de savoir pour le guérir, il plaide dans son dernier ouvrage pour une conception corporelle de la pensée. Si toute civilisation, selon Nietzsche, est un compromis entre Dionysos et Apollon, entre l'ivresse et la règle, la violence et la clarté, seul le cynisme peut rendre à la théorie son caractère aventureux et lui permettre de saisir les petites vérités méchantes du quotidien que négligent les systèmes. "
«Tu dois changer ta vie !» Tels sont les mots énigmatiques qu'écrit Rainer Maria Rilke à la fin d'un poème consacré à un torse antique du Louvre. Quitter l'horizontalité du système actuel, affronter de nouveau la verticalité, tenter de nous grandir par l'exercice, construire pour l'homme et pour la terre un bouclier immunologique qui lui permettra d'échapper à la fatalité. La crise est devenue cette instance, autrefois représentée par Dieu, qui nous impose un impératif absolu : «cela ne peut pas continuer ainsi» - ce serait en effet la fin de notre idée de l'homme et la destruction progressive de la terre qui nous nourrit. Un changement radical s'impose donc, qui doit trouver sa source dans un engagement pratique et responsable dont le résultat dépend de l'intensité de la volonté et de l'effort fourni. Tels sont les objectifs que Peter Sloterdijk fixe à la pratique rigoureuse d'un exercice permettant à l'homme de se former et de s'élever lui-même. Une porte philosophique ouverte sur le futur
Critique de la raison cynique
- 669pages
- 24 heures de lecture
La Critique de la raison cynique - son occasion : le bicentenaire de la parution de la Critique de la raison pure de Kant - est une critique de notre modernité. Revenue des illusions de notre rationalisme (" la raison c'est la torture "), notre époque est ébranlée par la croyance en l'Aufklärung : la conviction que le mal résulte de l'ignorance et qu'il suffit de savoir pour le guérir. Le cynisme est la réponse à cette désillusion. Il est la forme moderne de la " fausse conscience ". Apparu comme attitude individuelle dès l'antiquité, le cynisme est aujourd'hui un phénomène universel. En regard de ce cynisme moderne comme remède et comme dépassement, l'auteur suggère de redécouvrir les vertus du cynisme antique (ou, plus exactement, du Kunisme) que pratiquait le philosophe de Sinope : le rire, l'invective, les attaques. Leur redécouverte pourrait renouveler la chance de l'Aufklärung dont le projet le plus intime est de transformer l'être (Sein) par l'être conscient (Bewusstsein). Paru en Allemagne en 1983, cet essai rencontra un succès considérable. Jürgen Habermas salua sa publication comme un des événements les plus importants de la vie intellectuelle depuis 1945. L'ironie de l'histoire fait que ce même Habermas est, en 1999, l'objet de vives attaques de Peter Sloterdijk, et que leur controverse semble devoir marquer la scène intellectuelle européenne pour les premières années du prochain millénaire.
La domestication de l'être : pour un éclaircissement de la clairière
- 111pages
- 4 heures de lecture
S'inspirant à nouveau du motif de la « clairière » de Martin Heidegger comme il l'avait fait dans Règles pour le parc humain (resté inachevé en raison de la polémique que ce texte a suscité) l'auteur propose de renouveler l'approche de l'auteur de Sein und Zeit en l'ouvrant à l'anthropologie, voire à une paléoanthropologie. Cette « ontoanthropologie » se propose de réfléchir sur la production de l'homme par lui-même en insistant notamment sur son rapport indissociable à l'espace ou l'environnement (Umwelt, selon le concept introduit par Jakob von Uexküll).Selon Sloterdijk, la domestication de l'Être passe par la distanciation de l'homme à l'égard de la nature, notamment par l'usage des outils. Cette thèse fait écho aux théories de Paul Alsberg et, avant lui, de Hugh Miller qui avait proposé le concept d'« insulation » par lequel il désignait la protection d'êtres vivants de l'extérieur par leurs semblables, notamment de la femme et des enfants.Ces « anthropotechniques » se prolongent dans les technologies génétiques actuelles qui remettent en question la définition de l'homme et mettent en évidence l'idée d'une autoproduction de l'homme que le philosophe jésuite Karl Rahner avait désigné durant les années 1960 par l'expression d'« homme opérable » (Operable Mensch).
Pour Peter Sloterdijk, l'année 1492 sonne le début de cette " mondialisation " qui a été précédée, du point de vue scientifique, par " l'arrondissement " d'une planète que l'on croyait plate. Esprit d'entreprise et goût du risque caractérisaient ce phénomène d'abord porté par des découvreurs et des investisseurs, et qui a pris aujourd'hui une tournure essentiellement économique. Dans la phase finale de la globalisation, le système mondial s'est totalement épanoui ; il donne à toutes les formes de la vie les traits du capitalisme. Peter Sloterdijk utilise le Palais de Cristal de Londres, lieu de la première exposition mondiale de 1851, comme métaphore extrêmement éloquente de cette situation : le palais symbolise le caractère inévitablement exclusif de la globalisation, la création d'une structure de confort, c'est-à-dire la construction d'un espace intérieur prenant l'aspect d'une " gelée hyperactive " qui avale les humains devenus des consommateurs, un milliard et demi de gagnants de la globalisation - ils sont trois fois plus nombreux à attendre devant la porte. " Le fait central des Temps modernes n'est pas que la Terre tourne autour du soleil, mais que l'argent court autour de la Terre. " Avec les moyens d'un grand récit d'inspiration philosophique, Peter Sloterdijk trace les contours d'une théorie du temps présent.
Colère et temps
- 319pages
- 12 heures de lecture
Après avoir analysé, dans Sphères, les phases de constitution de l'espace humain, après avoir décrit, dans Le Palais de cristal, les différentes étapes de la construction de cette sphère de confort et de " gâterie " que s'est offerte l'Occident, Peter Sloterdijk se penche, dans Colère et Temps, allusion polémique à Etre et Temps de Heidegger, sur ce qui constitue selon lui le moteur principal de la civilisation occidentale : la colère. D'Homère à Lénine, de la Bible au Petit Livre rouge, de Caïn à Freud, il démonte les mécanismes de ce sentiment pulsionnel et pourtant manipulable. Il montre comment la colère, d'abord instinctive, se transforme peu à peu en une " banque mondiale de la vengeance ", où l'on utilise les sentiments de révolte des opprimés comme une monnaie qui permet d'arriver au pouvoir " un système qui a forgé un millénaire durant l'histoire de l'Occident ". Il analyse les formes bibliques, anarchistes, léninistes, fascistes et maoïstes de la colère et de son expression, la vengeance, s'interroge sur le rôle actuel de l'islam politique dans cette histoire. Et Sloterdijk annonce avec bonheur la faillite de ces organisations revanchardes, pour l'avènement d'un monde " au-delà du ressentiment ".
Ni le soleil, ni la mort
- 435pages
- 16 heures de lecture
Dans Ni le soleil ni la mort, jeu de piste sous forme de dialogues, Peter Sloterdijk renoue avec le style nerveux et la simplicité d'expression qui avaient fait le succès d'Essai d'intoxication volontaire (Calmann-Levy, 1999). Il poursuit le fil d'Ariane qui traverse l'ensemble de son œuvre, dévoile les motivations existentielles et métaphysiques de ses explorations et explique les grands thèmes de ses livres, notamment de sa trilogie Sphères. Pour l'auteur, il est temps de passer d'une philosophie rationnelle et vitrifiée à une pensée en mouvement, imprégnée de l'anthropologie de la poésie et de l'art, de la relation créatrice entre l'âme humaine et l'univers. Une philosophie des sphères donc, qui permet d'intégrer la technique à notre propre évolution, de la maîtriser et de la rendre compatible avec notre environnement naturel et social. Ni le soleil ni la mort nous fait partager une énergie spéculative qui évalue toutes les dimensions de l'existence en rapport avec les mutations du monde.
