Revue Hérodote Ordre des livres






- 2009
- 2008
L'intégration, en 2004 et 2007, de neuf États de l'ex-Europe de l'Est dans l'Union européenne a marqué la fin d'une histoire commencée à l'issue de la Seconde Guerre mondiale et a confirmé ainsi la réunion de l'Europe. Paradoxalement, cette intégration peut aussi marquer la probable fin du projet géopolitique européen des fondateurs, qui était de former un ensemble politique cohérent et puissant. En effet, les dirigeants des États de l'ancienne Europe de l'Est, toujours inquiets de la puissance russe - et ce d'autant plus depuis le redressement de la Russie sous l'autorité de Vladimir Poutine - et n'ayant aucune confiance envers une hypothétique défense européenne, ont choisi de se mettre sous la protection de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), autrement dit des États-Unis. Aussi l'intégration de ces États a-t-elle eu pour conséquence une certaine fragilisation de l'Union européenne. Une partie de l'opinion publique et des dirigeants des États de l'Europe de l'Ouest redoute le dumping social et fiscal exercé dans ces pays récemment intégrés, souvent partisans d'une économie libérale et peu soucieux de renforcer l'unité politique de l'Union européenne. Ce numéro d'Hérodote montre que le projet européen d'union, non seulement économique mais aussi politique, est désormais de moins en moins partagé par l'ensemble des partenaires.
- 2007
Ce numéro est le résultat d'un colloque international que l'Institut français de géopolitique a organisé en novembre 2006 à l'occasion du centenaire de la naissance de Léopold Sedar Senghor qui fut un des précurseurs, avec Aimé Césaire, de l'appropriation de la langue française perçue comme un outil intellectuel propice au développement de son peuple. Ce fut une volonté explicite d'assimiler la liberté et la force offertes par une grande langue pour ne pas être assimilé par la société d'origine de cette langue, la France. La mise en place des institutions de la francophonie a d'ailleurs été impulsée à partir de ces pays, pour lesquels la langue française représentait une ouverture de soi vers le monde et du monde vers soi. Pourtant, alors même que se consolide l'édifice de la francophonie, on peut se demander si le français représente toujours une ouverture vers le monde, et quel type d'ouverture du fait de l'expansion de l'influence culturelle et économique de la société américaine ? L'usage actuel de la langue française dans de nombreux pays, malgré parfois la volonté de leurs dirigeants, comme en Algérie, a des résonances politiques et culturelles qui sont à explorer pour mieux comprendre non seulement les rapports de la langue française au monde, mais aussi, ou surtout, l'inscription de ces sociétés francophones dans l'universalité contemporaine.
- 2004