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Revue Hérodote

    Les enjeux de la crise alimentaire mondiale
    Vers une nouvelle Europe de l'Est ?
    Géopolitique du tourisme
    Géopolitique de la langue française
    Géopolitique de l'anglais
    Aviation et géopolitique
    • Les enjeux géopolitiques de la domination croissante de l'anglais, langue de la mondialisation. Depuis des siècles, la diffusion d'une langue sur des territoires au détriment des langues qui y étaient parlées jusqu'alors traduit des rivalités de pouvoirs sur ces territoires, c'est-à-dire des phénomènes géopolitiques. Il en a été ainsi à l'époque coloniale et la langue de chacune des puissances colonisatrices s'est plus ou moins propagée parmi les populations qu'elle dominait, avec le concours des catégories sociales qui participaient activement aux processus de modernisation forcée qu'a été l'impérialisme. De nos jours, le néo-impérialisme –; qui n'a plus besoin de conquérir des territoires pour exercer sa domination économique et culturelle –; est surtout le fait d'une superpuissance, l'Amérique. Il se trouve, vieil héritage colonial, que sa langue est l'anglais et que celle-ci est la langue officielle dans de nombreux pays qui furent colonisés par les Britanniques. Depuis quelques décennies, elle se propage aussi comme la langue de la mondialisation et bientôt comme celle d'une Union européenne (trop) élargie et qui a besoin d'une langue commune, du moins pour les catégories sociales les plus " mondialisées " de sa population. C'est aux multiples enjeux de cette domination croissante de l'anglais qu'est consacrée cette livraison d' Hérodote .

      Géopolitique de l'anglais
    • Ce numéro est le résultat d'un colloque international que l'Institut français de géopolitique a organisé en novembre 2006 à l'occasion du centenaire de la naissance de Léopold Sedar Senghor qui fut un des précurseurs, avec Aimé Césaire, de l'appropriation de la langue française perçue comme un outil intellectuel propice au développement de son peuple. Ce fut une volonté explicite d'assimiler la liberté et la force offertes par une grande langue pour ne pas être assimilé par la société d'origine de cette langue, la France. La mise en place des institutions de la francophonie a d'ailleurs été impulsée à partir de ces pays, pour lesquels la langue française représentait une ouverture de soi vers le monde et du monde vers soi. Pourtant, alors même que se consolide l'édifice de la francophonie, on peut se demander si le français représente toujours une ouverture vers le monde, et quel type d'ouverture du fait de l'expansion de l'influence culturelle et économique de la société américaine ? L'usage actuel de la langue française dans de nombreux pays, malgré parfois la volonté de leurs dirigeants, comme en Algérie, a des résonances politiques et culturelles qui sont à explorer pour mieux comprendre non seulement les rapports de la langue française au monde, mais aussi, ou surtout, l'inscription de ces sociétés francophones dans l'universalité contemporaine.

      Géopolitique de la langue française
    • L'intégration, en 2004 et 2007, de neuf États de l'ex-Europe de l'Est dans l'Union européenne a marqué la fin d'une histoire commencée à l'issue de la Seconde Guerre mondiale et a confirmé ainsi la réunion de l'Europe. Paradoxalement, cette intégration peut aussi marquer la probable fin du projet géopolitique européen des fondateurs, qui était de former un ensemble politique cohérent et puissant. En effet, les dirigeants des États de l'ancienne Europe de l'Est, toujours inquiets de la puissance russe - et ce d'autant plus depuis le redressement de la Russie sous l'autorité de Vladimir Poutine - et n'ayant aucune confiance envers une hypothétique défense européenne, ont choisi de se mettre sous la protection de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), autrement dit des États-Unis. Aussi l'intégration de ces États a-t-elle eu pour conséquence une certaine fragilisation de l'Union européenne. Une partie de l'opinion publique et des dirigeants des États de l'Europe de l'Ouest redoute le dumping social et fiscal exercé dans ces pays récemment intégrés, souvent partisans d'une économie libérale et peu soucieux de renforcer l'unité politique de l'Union européenne. Ce numéro d'Hérodote montre que le projet européen d'union, non seulement économique mais aussi politique, est désormais de moins en moins partagé par l'ensemble des partenaires.

      Vers une nouvelle Europe de l'Est ?