Samuel Beckett Livres
Samuel Beckett, écrivain irlandais d'avant-garde, offre une perspective intransigeante sur la nature humaine, capturant les aspects tragicomiques de la vie souvent avec humour noir. Son œuvre, de plus en plus minimaliste au fil du temps, se caractérise par son style épuré. Les pièces de Beckett sont considérées comme fondamentales pour le Théâtre de l'Absurde, et son influence sur la littérature moderne et postmoderne est incommensurable.







Quatre personnages vivent une tragédie grotesque, confrontés à l'extinction de leur vie et de l'existence. Leur état révèle une profonde tristesse inhérente à toute créature, qui ne peut plus être masquée par le confort. Ces figures expriment une dimension essentielle de l'être.
Dvojjazyčné vydání básní S. Becketta, s doslovem překladatele J. Pelána.
Fin de partie
- 128pages
- 5 heures de lecture
De même que Dante chemine de cercle en cercle pour atteindre son Enfer ou son Paradis, de même est-ce, chacun dans un cercle bien distinct, que Samuel Beckett situe les trois principaux protagonistes de sa trilogie, Molloy, Malone meurt et L'Innommable, afin qu'ils atteignent, peut-être, le néant auquel ils aspirent. D'un roman à l'autre, ce cercle est de plus en plus réduit. Le cercle imparti à l'Innommable se réduit à un point, c'est le trou noir au centre d'une galaxie, là où l'espace-temps se déforme, où tout est happé et s'engouffre sans pour autant disparaître. L'être qui réside en ce point est nécessairement sans nom puisqu'il s'agit de " je ", ce " moi " à jamais non identifiable. Figé, le corps de l'Innommable est incapable du moindre mouvement. Cependant il a " à parler ". Ses précédents personnages, Molloy, Malone et les autres passent et repassent, tournant autour de lui. Ils semblent avoir ourdi un complot pour le contraindre à continuer d'être, le forcer donc à continuer de dire. Alors l'Innommable va créer d'autres mondes, donner voix à d'autres lui-même. Les personnages qu'il devra " essayer d'être " - avec lucidité, mais sans jamais se départir de son humour -, seront tour à tour Mahood, homme-tronc fiché dans une jarre, puis Worm, visage indistinct qui n'est qu'oreille " tressaillante " et terrible inquiétude d'un unique " œil aux aguets ".
« Je suis dans la chambre de ma mère ». Ainsi commençait la première page d'un roman publié à Paris en janvier 1951. L'auteur était un Irlandais inconnu qui écrivait en français. La presse saluait aussitôt l'apparition d'un grand écrivain : « Si l'on peut parler d'événement en littérature, voilà sans conteste un livre événement » (Jean Blanzat, le Figaro littéraire). L'avenir allait confirmer ce jugement. Dès l'année suivante paraissait, du même auteur, En attendant Godot, une pièce qui allait faire le tour du monde et même éclipser quelquefois ce premier roman. Et pourtant, Molloy reste un livre majeur dans l'œuvre de Samuel Beckett. Jean-Jacques Mayoux, trente et un ans plus tard, nous en offre une lecture encore enrichie par le temps.
Malone attend sa mort dans sa chambre exiguë, un crayon à la main. Il décrit son état et invente également une série de personnages, une autre vie au point d'oublier la frontière entre réel et imaginaire. Le voilà qui devient tour à tour ses personnages. A travers le personnage de Malone, l'auteur s'exprime sur l'acte d'écrire et sur la complexité des rapports entre un écrivain et sa création.



