Bookbot

Ernst Jünger

    29 mars 1895 – 17 février 1998

    Ernst Jünger fut un auteur allemand dont l'œuvre se caractérise par un examen profond de l'expérience humaine face à la modernité et à la guerre. Son style littéraire est précis, employant souvent une imagerie vive et visuelle pour transmettre des sensations intenses et des réflexions philosophiques. Jünger contempla l'impact de la technologie et du matérialisme sur l'âme, avec une perspective souvent intransigeante mais profondément contemplative. Ses écrits, malgré les controverses, offrent un regard unique sur la nature du courage, de la survie et la recherche de sens dans le chaos.

    Ernst Jünger
    Soixante-dix s'efface 4
    Soixante-dix s'efface 5
    La guerre comme expérience intérieure
    La cabane dans la vigne
    Les prochains Titans
    Visite à Godenholm
    • Un 28 décembre, jour consacré à la déesse nordique Berchta qui, telle Walpurgis, revient une fois l'an à la tête d'un cortège de morts qui n'ont pas trouvé le repos, une barque s'approche d'une île - Godenholm - située au large des côtes scandinaves. Trois personnes sont à bord, deux hommes et une femme, invitées par le maître du lieu, Schwarzenberg, un sage magicien, dont ils attendent la Réponse. Ainsi comme ce récit où l'art d'Ernst Jünger, alliant la pensée la plus profonde à la poésie la plus haute, affirme sa suprématie d'une façon royale. En exprimant l'inexprimable, le grand écrivain allemand confirme ici sa vocation de visionnaire tout en étant fidèle à sa pensée qui trouve dans l'étude des anciens mythes et dans l'enchantement de leurs images une explication de nos plus secrètes angoisses.

      Visite à Godenholm
    • A l'occasion de son centenaire, Ernst Jünger a accordé une ultime et unique série d'entretiens à ses deux traducteurs italiens. Dans un style fluide et alerte, Jünger raconte les soubresauts du siècle dont il fut le témoin privilégié. Son évocation commence au déclin de l'Empire allemand pour aller jusqu'au drame de l'ex-Yougoslavie, en passant par les deux guerres mondiales. De Weimar à Berlin, de l'occupation de Paris au procès de Nuremberg, de la comète de Halley au naufrage du Titanic... Nous croisons, au gré de ses souvenirs, les protagonistes qui firent notre histoire, Carl Schmitt et Heidegger, Hitler et Rommel, Kubin et Picasso, Colette et Cocteau, Drieu La Rochelle et Céline, Montherlant et Marguerite Yourcenar. Il n'élude rien, clarifie certains épisodes, répond à toutes les questions, même lorsqu'elles concernent le nazisme. Mais le patriarche de Wilflingen tourne aussi son regard aiguisé vers le troisième millénaire, celui des prochains Titans, où l'homme devra prendre modèle sur l'Anarque, et se montrer comme lui " souverain sur la technique ", sous peine de vivre une ère où " l'action sera plus importante que la poésie qui la chante et la pensée qui la réfléchit ". Un avertissement lumineux à méditer.

      Les prochains Titans
    • Renvoyé dans ses foyers avant la fin de la guerre, Jünger assiste à l'agonie du Troisième Reich dans un vieux presbytère bondé de réfugiés, fuyant les bombardements et l'arrivée des Russes. Les villes allemandes flambent dans le feu du phosphore et quelques fanatiques voudraient voir le monde disparaître avec eux. Jünger ordonne de cesser toute résistance à l'arrivée des premiers chars américains ; ému, à l'exemple du prophète Isaïe, par l'image de la "Cabane dans la vigne" cernée par les ennemis victorieux, il tente de puiser dans les limites de son univers familier la force de surmonter l'épreuve. La vie reprend petit à petit : il y a le bois à casser pour l'hiver, le jardin à cultiver, les survivants à revoir. Refusant de désespérer devant l'ampleur du désastre, Jünger espère que notre monde, parvenu au point zéro du nihilisme, saura le dépasser et connaîtra une nouvelle naissance.

      La cabane dans la vigne
    • " Le manifeste, ici réédité, est un texte fou, mais nullement le texte d'un fou. Une histoire pleine de bruit, de fureur et de sang, la nôtre, est anticipée sans qu'il convienne d'en tenir responsables ces quelques pages ivres et hagardes, possédées par une Mauvaise nouvelle qu'elles tentent fiévreusement d'énoncer comme Bonne. Comment, demanderez-vous, lecteurs d'aujourd'hui, ne pas s'inquiéter après coup de l'éloge du brise-tout pour qui " vivre égale mourir " ? Comment ne pas frémir face à l'apologie sulfureuse des frénétiques " dont le pas de charge disperse au vent comme feuilles d'automne toutes les valeurs de ce monde " ? Vous avez raison. Même à l'orée du XXIè siècle, de telles propositions donnent la chair de poule... Certes, mais les commodités faciles d'une condamnation rétrospective risquent pourtant de masquer l'ampleur d'un texte où l'avenir de la planète (pas seulement de l'Allemagne) bégaie avant de passer à l'acte. "

      La guerre comme expérience intérieure
    • Soixante-dix s'efface 5

      • 252pages
      • 9 heures de lecture
      4,0(1)Évaluer

      Ernst Jünger s'étonnait d'avoir atteint, puis vu s'effacer sa soixante-dixième année, lui qui avait cru mourir à vingt ans sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Et pourtant, expérience rare, c'est un écrivain de plus de cent ans qui a tracé les dernières lignes de ce journal. Que peut apporter de nouveau le grand âge à une œuvre confrontée aux épreuves majeures de ce temps, totalitarismes et guerres mondiales ? Certes, Jünger se réfère encore à un siècle troublé, revenant à l'affaire Céline ou à la mystérieuse " lettre Freisler ", d'authenticité douteuse, où l'on voyait un haut magistrat nazi faire peser sur lui, jusque dans les derniers temps du régime, de graves menaces. Mais l'histoire et la politique reculent à l'arrière-plan, laissant place aux grands cycles cosmiques de la nature et des saisons. Dieux et titans, bêtes et plantes sont les vivants protagonistes d'une action dont les enjeux mettent en cause le bonheur et l'avenir de l'homme. Aux limites incertaines du sommeil et de la veille, le rêve envahit le champ de conscience, brouille les clivages temporels, fait entrevoir obscurément la perspective d'une autre façon d'être au monde. L'écriture gagne en légèreté, se fait plus spontanément ludique. Beau décret du hasard : ce journal de vieillesse s'interrompt sur une évocation du printemps. J.H.

      Soixante-dix s'efface 5
    • «S'il existait une «école du regard», Ernst Jünger en serait le maître. Mais c'est déjà trop dire, car rien n'est plus étranger à sa nature que de légiférer ou de se poser en modèle littéraire. La seule société d'initiés dont il se réclame est celle, limitée et subtile, des entomologistes. Pour le reste, ce qui domine chez lui en cette ouvre tardive, c'est l'ouverture au monde, aux cultures, aux êtres et aux livres. La richesse de sa méditation n'est pas moins grande que lorsqu'elle était portée par l'expérience de la guerre et des grandes catastrophes historiques. L'explosion de la nature printanière, une promenade à Venise, la lettre d'un ami suffisent à la nourrir. Éros et Thanatos sont toujours présents ; mais à travers l'écriture transparente du grand âge, la mort s'est comme apprivoisée. Défiant le temps qui s'écoule de plus en plus vite, le journal affirme jour après jour la permanence créatrice du geste de l'écrivain.» Julien Hervier.

      Soixante-dix s'efface 4
    • S'il existait une " école du regard ", Ernst Jünger en serait le maître. Mais c'est déjà trop dire, car rien n'est plus étranger à sa nature que de légiférer ou de se poser en modèle littéraire. La seule société d'initiés dont il se réclame est celle, limitée et subtile, des entomologistes. Pour le reste, ce qui domine chez lui en cette œuvre tardive, c'est l'ouverture du monde, aux cultures, aux êtres et aux livres. La richesse de sa méditation n'est pas moins grande que lorsqu'elle était portée par l'expérience de la guerre et des grandes catastrophes historiques. L'explosion de la nature printanière, une promenade à Venise, la lettre d'un ami suffisent à la nourrir. Eros et Thanatos sont toujours présents ; mais à travers l'écriture transparente du grand âge, la mort s'est comme apprivoisée. Défiant le temps qui s'écoule de plus en plus vite, le journal affirme jour après jour la permanence créatrice du geste de l'écrivain.

      Soixante-dix s'efface 3
    • Héliopolis

      • 412pages
      • 15 heures de lecture
      4,1(100)Évaluer

      D'Héliopolis, on pourrait dire que ce livre est le bréviaire de tous ceux que fascine depuis plus d'un demi-siècle l'oeuvre d'Ernst Jünger. Là sont contenus tous les grands thèmes de ses livres passés et à venir. Dans un univers où se mêlent intimement le romantisme le plus ésotérique et les techniques les plus fabuleuses de la science-fiction, l'auteur a campé une série de personnages « en situation » (le soldat chevalier; le sage détenteur des jardins secrets, le maître des pouvoirs magiques, le dominateur sans visage d'un univers de plus en plus déshumanisé, etc.), personnages et situations qui n'ont jamais cessé de hanter Ernst Jünger depuis les tranchées de 14 jusqu'aux chasses (plus) subtiles d'aujourd'hui. Héliopolis, un livre clé, un livre qui ouvre les couloirs mystérieux et sonores du labyrinthe de l'Existence et où, octogénaire, Jünger continue de cheminer de son pas tranquille de guetteur.

      Héliopolis
    • Orages d'acier

      • 379pages
      • 14 heures de lecture
      4,1(13170)Évaluer

      « Le grand moment était venu. Le barrage roulant s'approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en marche... Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l'assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit.L'immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l'excès de bonheur. »Ernst Jünger.Le livre d'Ernst Jünger, Orages d'acier, est incontestablement le plus beau livre de guerre que j'aie lu.André Gide.

      Orages d'acier
    • La Paix

      • 161pages
      • 6 heures de lecture
      3,9(9)Évaluer

      La Paix : un livre historique à plusieurs titres. «Lorsque au cours de l'hiver 1941, à l'Hôtel Majestic, c'est-à-dire en somme dans le ventre du Léviathan, je traçai sur une feuille blanche ce mot : LA PAIX, j'eus le sentiment de m'engager dans une entreprise plus considérable que tous les faits de guerre auxquels j'avais participé jusqu'alors depuis 1914.» Dans cet essai dédié à «la jeunsee d'Europe et à la jeunesse du monde», Jünger, le combattant héroïque de la Première Guerre mondiale, aspire à un monde réconcilé : «Les fruits de la guerre doivent être universels.» Terrifié par une montée du nihilisme, il en appelle aux valeurs spirituelles. On retrouve dans ce livre les thèmes fondateurs de son ouvre : l'exil intérieur, le recours aux forêts contre le progrès, l'excellence humaine contre la perfection technique. Il peut également être considéré comme une contribution théorique à l'attentat manqué de 1944 contre Hitler. La plupart des auteurs du complot trouvèrent la mort : Jünger fut l'un des rares à y échapper.

      La Paix