Ni récit autobiographique, ni essai critique, ce livre est un témoignage de reconnaissance de Josef Winkler à l'égard de Jean Genet pour le rôle fondamental qu'il a joué dans sa création. C'est une percée sensible dans le monde imaginaire qui les rapproche. La lecture de Genet fut pour le jeune écrivain autrichien une révélation et une planche de salut "la hache pour briser la mer gelée qui est en nous" dont parle Kafka dans une célèbre lettre. Au fil des chapitres, Winkler évoque les puissants effets de la lecture et ce qu'il y a trouvé de lui-même : la marque funeste du catholicisme, le goût de la théâtralité, la marginalité, la violence des métaphores, la prédilection pour les proscrits et les réprouvés. Les phrases entrelacées des deux écrivains composent un récit d'initiation qui donne aux deux oeuvres un tranchant que rien ne saurait émousser.
Josef Winkler Livres






Tout commence en Inde, à Ellorâ, où le narrateur déambule sans fin dans des temples bouddhistes creusés dans le roc. De temps à autre, il se plonge dans la lecture du bref journal d'Ilsé Aichinger, Kleist, mousse, faisans. Une phrase le transporte soudain en 1943, le jour où son grand-père reçoit un courrier lui annonçant qu'Adam, le troisième de ses fils, est mort au front, comme ses deux frères avant lui. La mère du narrateur apprend la triste nouvelle par cette formule elliptique : «Notre Adam rentre aussi, mais autrement...» Un profond silence s'étend alors sur le domaine familial. De toute sa vie, la mère du narrateur - récemment décédée - ne parlera plus. Mère et le crayon lui est tout entier consacré, et dépeint différentes scènes de sa vie, entrecoupées d'extraits du Malheur indifférent, de Peter Handke, et du récit autobiographique de Peter Weiss, Adieu aux parents. Six ans après Requiem pour un père, Josef Winkler nous livre aujourd'hui son «requiem pour une mère».
C'est à Roppongi, un quartier de Tokyo, que Josef Winkler apprend la mort de son père, âgé de 99 ans, dans le village de Carinthie où lui-même est né et dont il a bâti de livre en livre le mythe tragique et funèbre. Ce père qui est sans doute le personnage central de son oeuvre lui avait un jour défendu, dans une explosion de colère, de venir à son enterrement : l'éloignement se sera donc chargé d'exaucer son voeu. Entre le "laboureur de Carinthie" et son fils, l'enfant prodigue qui n'a cessé de partir toujours plus loin, vers l'Italie (Cimetière des oranges amères) ou vers l'Inde (Sur la rive du Gange), il n'y aura donc pas d'adieux. C'est par l'écriture, en onze étapes initiatiques et mémorielles, que l'écrivain entreprend de se réconcilier avec le vieil homme qui, on le devine au fil des pages, n'aura été si impitoyable pour son fils que parce que la vie ne l'a lui-même en rien ménagé. Ce livre de deuil, qui reprend et magnifie tous les grands thèmes de l'oeuvre de Winkler, est aussi un livre d'apaisement. Pour le lecteur qui ne le connaîtrait pas encore, c'est aussi une excellente porte d'entrée dans l'univers particulier de cet écrivain rare.
When the Time Comes
- 228pages
- 8 heures de lecture
Set in the tumultuous years leading up to World War II, the narrative follows a man whose act of defiance—throwing a crucifix over a waterfall—leads to dire consequences. As he finds himself in the trenches of war, he suffers a devastating injury that leaves him armless. His torment is captured in a haunting painting by a parish priest, depicting his suffering and blasphemy as he faces Satan amid the flames of Hell, symbolizing a profound exploration of faith, guilt, and redemption in a war-torn landscape.
Natura morta
- 93pages
- 4 heures de lecture
White peaches, red broom, pomegranates tumbling down the escalator steps: with these delicately rendered details, Josef Winkler's Natura Morta begins. In Stazione Termini in Rome, Piccoletto, the beautiful black-haired boy whose long eyelashes graze his freckle-studded cheeks, steps onto the metro and heads toward his job at a fish stand in Piazza Vittorio Emanuele. The sights and sounds of the market, a melange of teeming life amid the ever present avatars of death, is the backdrop for Winkler's innovative prose, which unfolds in a series of haunting images and baroque, luxuriant digressions with pitch-perfect symmetry and intense visual clarity. Reminiscent of the carnal vitality of Pasolini, and taking inspiration from the play between the sumptuous and fatal in the still lives of the late Renaissance, Natura Morta is a unique experiment in writing as stasis, culminating in the beatification of its protagonist. In awarding this book with the 2001 Alfred Doblin Prize, Gunter Grass singled out Winkler's commitment to the writer's vocation and praised Natura Morta as a work of dense poetic rigor. "Magnificent. A poetic study of the transience of being. A deeply sensuous book." - Marcel Reich-Ranicki "A hypnotic novel." - Edmund White"
Die Realität so sagen, als ob sie trotzdem nicht wär oder die Wutausbrüche der Engel
- 161pages
- 6 heures de lecture
Nachdem Josef Winkler am 1. November 2008 in Darmstadt den Georg-Büchner-Preis entgegengenommen hatte, hielt er zum Dank eine Rede, aus der dieses Buch entstand. Es gibt Antwort auf einige Fragen: Josef Winkler, wer ist das? Wo kommt er her? Was hat ihn geprägt? Wie ist er zum Schriftsteller geworden? Warum schämt er sich seit kurzem nicht mehr, wenn er nicht jeden Tag an Selbstmord denkt? Josef Winkler, der in einem kleinen katholischen Kärntner Dorf auf einem Bauernhof aufgewachsen ist, in dem es – außer den alten, abgegriffenen schwarzen Gebetbüchern, auf denen reliefartig, also mit den Fingerkuppen berühr- und erfahrbar, ein goldenes, sich tief in den Kinderseelen verankerndes Kreuz eingraviert war – keine Bücher gab, nicht einmal die Bibel, erzählt von seiner frühen Sehnsucht nach Sprache und Bildern. Mit gestohlenem Geld kaufte er sich die Bücher von Camus, Hemingway, Sartre, Peter Weiss und Jean Genet. Er las diese Bücher, als ob er sie selber geschrieben hätte, und sagte sich, kaum hatte er den Ministrantenmantel abgelegt: »Eines Tages werde ich ein Buch schreiben!« Aus- und abschweifend entwirft Winkler ein Selbstporträt – auf dem auch zwei seiner Schutzheiligen, der Maler Chaim Soutine und der Schriftsteller und Dieb Jean Genet, Platz finden.
Der Berufsgruppe der »Domra«, die in Indien zur Kaste der Unberührbaren gehört, unterstehen die Verbrennungsstätten in Varanasi am Harishchandra Ghat und am Manikarnika Ghat. Die Domra verkaufen Holz, nehmen für jeden Leichnam, der am Ufer des Ganges eingeäschert wird, eine Gebühr ein und hüten das ewig brennende heilige Feuer, von dem alle Scheiterhaufen angezündet werden. Sie kümmern sich um die einzelnen Scheiterhaufen und scharren die Asche zusammen. Die Holzkohlereste und die Asche werden von den Domra nach Schmuck und Wertgegenständen durchsucht, bevor die Rückstände eines niedergebrannten Scheiterhaufens dem Fluß übergeben werden und langsam flußabwärts treiben.»Wenn die Rituale beendet, die Gottesdienste aus und die Toten verbrannt sind, bleibt das pure Leben: inhuman, heidnisch und unerlöst. Eigentlich müßten die Kinder der Aufklärung Winkler als Ketzer verfolgen. Dennoch: Domra – Am Ufer des Ganges ist ein großes Buch, mittelalterlich und hoffnungslos.« Helmut Schödel, Die Zeit
Red zur Eröffnung des Ingeborg-Bachmann-Preis-Wettbewerbs 2009
Kniha je souborem sedmdesáti tří miniatur, stručných metaforických vzpomínek na určující detaily z autorova života. Josef Winkler se zde z velké části vrací k zážitkům již zpracovávaným v předchozích knihách, ale podává je tu komprimované do několikařádkových volných próz, v nichž lze číst jak osobní zpověď toužící po rozhřešení, tak i zanícenou zášť vůči osobním i neosobním křivdám. Obrazový kosmos, který tu Winkler nabízí, je nám už z dřívějších románů znám. Jakoby autor zalistoval ve svých četných, do poslední stránky popsaných zápisnících a využil staršího materiálu pro sepsání nové knihy.


