Cet auteur était célèbre pour sa sophistication et ses talents linguistiques, traduisant et popularisant les œuvres de classiques anglais et américains tels que Coleridge, Whitman et Joyce. Sa propre prose, souvent inspirée par des expériences personnelles et des voyages, explore les thèmes de l'identité et des échanges culturels. Au cœur de sa contribution littéraire réside une capacité unique à allier profondeur intellectuelle et sensibilité stylistique raffinée. Son influence se retrouve dans les œuvres d'écrivains ultérieurs inspirés par son approche expérimentale du langage et de la forme.
Valéry Larbaud (1881.-1957.), francuski pjesnik, romanopisac i kritičar, bio je veliki stilist i virtuoz francuskog jezika, te je kao takav iznad svega bio tumač književnih djela i prevoditelj. U ovoj knjizi donosimo prijevod dijela njegova posljednjeg značajnijeg ostvarenja, "Sous l'invocation de Saint Jérôme", koje predstavlja zaglavlje njegove bogate književne djelatnosti.
Les trois courts romans ou longues nouvelles qui composent Amants, heureux amants... forment un tout homogène. L'auteur, s'inspirant des grands élégiaques romains pour peindre 'la voie de l'homme dans sa jeunesse', a utilisé beaucoup d'éléments autobiographiques. Et, à travers trois aventures, on retrouve son goût pour la diversité de la femme, et aussi le dépaysement. Ce qui n'empêche pas la nostalgie. Amants, heureux amants..., écrit au moment où Larbaud s'enthousiasme pour le monologue intérieur de Joyce, donne la parole à un homme jeune, dans un hôtel du midi de la France. Rompues de plaisir et de champagne, deux jeunes filles dorment dans la chambre voisine. Il a aimé l'une , goûté l'autre, et assisté à leurs mutuelles amours : tous souvenirs qu'il évoque, cependant qu'il songe à une autre femme, absente, la vraie sans doute.
Tous ceux qui l'approchaient, tous ceux auxquels elle parlait, ceux qui jouaient avec elle, formaient, autour d'elle, une sorte de cour d'amour ; c'étaient ses chevaliers. Les chevaliers de Fermina Márquez, donc, étaient admirés de tous les élèves, et peut-être même des plus jeunes parmi les surveillants. De ces belles promenades dans le parc, nous ne rapportions plus l'odeur du tabac fumé en cachette, mais le parfum des petites Américaines. Etait-ce le géranium ou le réséda ?
"Lorsque Valery Larbaud, âgé de 27 ans, publie en 1908 ses Poèmes par un riche amateur, il se désolidarise de son milieu dont il exhibe le plus excessif représentant. Il n'est, sous un nom d'emprunt, qu'un exécuteur littéraire. Mais quelle exécution ! C'est une vengeance contre son hérédité, un camouflet à sa mère qui lui a refusé son émancipation légale et l'a soumis à un conseil judiciaire, c'est une provocation sociale et intellectuelle, une confession, un manifeste, une apologie, un blâme. C'est une rébellion, un défi. C'est Barnabooth, le mystérieux narrateur de ses frasques, le milliardaire enfant gâté ; mais c'est aussi Valery Larbaud, l'héritier d'une famille aisée, le mystificateur passionné de vérité. [...] Nous ne regardons pas voyager le poète, nous voyageons avec lui. Et, pour la première fois dans notre littérature (oui, l'événement est là), nous éprouvons le sentiment d'un mécanisme universel : la belle machinerie humaine - train de luxe, paquebot - conjuguée avec la respiration d'un homme qui nous confie, au rythme des trépidations, ses frémissements les plus secrets : Ô vie réelle sans art et sans métaphores, sois à moi." Robert Mallet.