Voici un livre original à plus d'un titre. D'abord par son sujet – il porte sur une période pourtant très étudiée – mais surtout par son thème – l'opinion publique – peu familier des historiens. Par ses conclusions aussi, qui bousculent un certain nombre d'idées reçues sur ce terrain sensible qu'est Vichy. Loin des excès faisant de la France des années noires un enjeu de la mémoire contemporaine, l'auteur démontre que les attitudes sous l'Occupation sont rebelles à toute classification simple et transparente. Par sa méthode, enfin, Pierre Laborie nous délivre une magistrale leçon d'histoire, rappelant qu'il convient d'abord de chercher à savoir comment les choses se sont passées avant de se risquer à dire pourquoi. Cette modestie doublée d'une excellente connaissance des mécanismes complexes des comportements collectifs donne ici ses meilleurs résultats. On comprend mieux la crise de conscience nationale traversée par le pays entre 1938 et 1944, car la défaite de mai 1940 n'explique pas tout.
Pierre Laborie Livres
Pierre Laborie était un historien français et un expert reconnu du régime de Vichy. Ses travaux se sont concentrés sur une analyse approfondie de la société française durant la Seconde Guerre mondiale. Son approche était réputée pour sa méticulosité et sa quête de compréhension des phénomènes historiques complexes. Il a exploré les motivations et les attitudes des individus dans des conditions extrêmes.



Les Français sous Vichy et l'Occupation
- 64pages
- 3 heures de lecture
La vie et les comportements des Français sous l'occupation allemande de 1940 à 1945 : le quotidien pour une nation de femmes et d'hommes qui nous semblent proches et qui pourtant vécurent les fureurs de l'Histoire avec des modes de pensée à des années-lumière des nôtres. Dans un pays humilié par une terrible défaite, soumis à une occupation de plus en plus implacable, les Français se déchirent. Cette crise d'identité nationale touche au tréfonds de la conscience collective, aux fondements de l'idée de patrie et de nation. Ce livre s'efforce de tracer des lignes de partage, sans tomber dans des simplifications sommaires, pour faire comprendre ce qui pouvait se passer alors dans les têtes et les cœurs.