Georges Hyvernaud Ordre des livres




- 2002
- 1999
Serait facile, amusant, de tracer de tout cela des croquis vifs, colorés. Retenir les anecdotes, le côté pittoresque. Ce ne me sera pas possible. Exprimer au contraire la vérité, c'est-à-dire la pauvreté de cette vie en apparence amusante - amusante à la manière des " scènes de la vie de garnison ". [...] C'est la première chose à éviter, le pittoresque. Et la seconde : le lieu commun. On va dire ce qui pourrait, ce qui devrait être : la purification par la souffrance - le sens de la communauté né de la misère commune. Mais je n'ai pas vu cela. Juste le contraire. Et je dirai le contraire.
- 1998
En juin 1940, des centaines de milliers de vaincus s'acheminent vers les stalags sous les coups et les cris du vainqueur. Georges Hyvernaud, instituteur charentais, marche dans ce troupeau en guenilles, hébété de faim, de fatigue et de honte. Au bout du voyage, cinq ans de nuit et de boue. Dix-huit cents jours d'humiliation, de promiscuité répugnante, de pestilence et d'abjection. Le prisonnier de guerre est cet homme nu, privé d'identité, d'espoir et de rêves. " La peau et les os " est un témoignage impassible sur le cauchemar, le vide, la mort. Ce livre terrible, chef-d'œuvre longtemps oublié, est aussi un acte magnifique d'exorcisme et de libération.