Douze écrivains et un photographe de grand talent nous livrent leur regard singulier, oblique, poétique, l’écho de leur propre expérience, sur la région de la mer Noire. Ovide et Pouchkine furent exilés sur son rivage. Ses vagues ont porté le navire des Argonautes. Connue par la Grecs anciens comme l’Inamicale, elle est peu à peu devenue l’Hospitalière. La mer Noire. Sur ses rives, entre les ruines de civilisations disparues et les vestiges de la mégalomanie soviétique, renaît aujourd’hui une vie nouvelle. Ici, l’Est rencontre l’Ouest, l’Asie rencontre l’Europe. Secouée par les conflits, bénie par de multiples promesses de bonheur, la région de la mer Noire est un paysage de l’avenir européen : marqué par l’inquiétude, le renouveau et le désir de liberté. Que se passe-t-il ici, entre Constanza et Odessa,Yalta et Sotchi, Batoumi et Istanbul, sur les ruines de l’histoire la plus ancienne et la plus récente ? Un voyage aux frontières d’empires disparus, dans des lieux d’exil et de refuge. « Nous avons demandé à des écrivains originaires des Etats qui jouxtent la mer Noire et à des auteurs qui se sont promenés sur ses côtes ou ont rêvé de s’y rendre de nous parler de villes et d’horizons qui laissent transparaître un peu de l’avenir. Des régions surgissent, auxquelles s’accrochent des rêves, des souvenirs, des nostalgies, des paysages qui suscitent l’enchantement ou l’effarement ». Katharina Raabe, extrait de la préface.
Katharina Raabe Ordre des livres






- 2011
- 2007
Consacrer un livre aux lieux ultimes et perdus d'Europe : c'est autour de cette idée singulière qu'ont été réunis des écrivains et des photographes de l'Europe d'aujourd'hui - une Europe géographique qui inclut volontiers la Russie, les Balkans et jusqu'à la Turquie. Depuis les vieux parapets du continent, ils se sont penchés sur le naufrage lent de certaines frontières : frontières politiques, frontières mouvantes entre la terre et l'eau, entre l'homme et la sauvagerie. Toute l'histoire du siècle passé affleure sur la rouille des barbelés, et ce sont alors les lignes Maginot de notre imaginaire qui s'éveillent en écho. Les auteurs de Last & Lost ne sont pas tous étrangers à la nostalgie, toutefois ils ne se détournent pas de la course du monde. Car toujours, à quelques pas des ruines ou des anciennes guérites, les gens s'adonnent à la belle folie de vivre : farfelus déroutés des friches industrielles, petits Gitans plus sérieux que des popes, villageois d'Irlande qui chantent leur histoire... A la lecture de Last & Lost, on s'émerveille de cette Europe immense, inépuisable.