Juin 1991 à Alger : les intégristes viennent de lancer une grève insurrectionnelle dans le but affiché de prendre le pouvoir, et ont ordonné à leurs troupes d'occuper les places publiques de la capitale. Afin de soigner leurs nervis blessés au cours des affrontements, ils prennent le contrôle du plus grand hôpital d'Alger et y instaurent un ordre qui préfigure celui qu'ils veulent imposer au pays entier.Là exerce Kader, un jeune obstétricien qui va jouer sa vie dans cette tourmente. Là se retrouvent Saïd, l'intellectuel désabusé ; Palsec, figure gouailleuse et pathétique de Gavroche algérois ; Louisa et l'espoir, pour Kader, d'un bonheur nouveau, et Si Morice, l'étrange vieillard qui égrène les souvenirs du temps du maquis et de la lutte pour l'indépendance.Ainsi s'imbriquent, dans ce récit où l'hôpital - lieu de naissance et de mort - est la métaphore d'une nation déchirée entre avenir et passé, les pièces d'une malédiction qui s'acharne, depuis un demi-siècle, à susciter la discorde et les luttes fratricides.Un roman, on ne le sait que trop, d'une dramatique actualité.
Rachid Mimouni Ordre des livres
Rachid Mimouni était un écrivain, enseignant et militant des droits humains algérien. À travers ses romans réalistes, il dépeignait la société algérienne. Mimouni a étudié les sciences à l'Université d'Alger avant de devenir enseignant à l'École supérieure du commerce d'Alger. Il fut président de la fondation Kateb Yacine et occupa le poste de vice-président d'Amnesty International. Fuyant l'Algérie pour la France en 1993 afin d'échapper à la guerre civile et aux assassinats d'intellectuels, il s'est éteint à Paris en 1995.






- 1993
- 1991
Le fleuve détourné
- 217pages
- 8 heures de lecture
Il partit dans la montagne avec ceux du maquis alors que se levait sur l'Algérie le vent de l'indépendance. Blessé lors d'un bombardement, il perdit la mémoire. Ce n'est que bien plus tard qu'il rassemble maladroitement les fragments épars de son identité en miette. Il décide alors de regagner son village. Mais là-bas, personne ne l'attend plus. On le croyait mort. On avait inscrit son nom sur quelque monument. Qu'a-t-on à faire d'un revenant dans un pays meurtri ? Un pays qui n'est plus irrigué par le fleuve immémorial de la tradition et se meurt doucement. Mais le revenant s'obstine. Veut revoir femme et enfant. Veut savoir et comprendre. Commence alors une enquête déchirante qui le confrontera à une terrible vérité. Une voix venue de l'Algérie nouvelle qui raconte les souffrances de son peuple. Un roman d'une densité et d'une rigueur exemplaires par un jeune écrivain algérien d'expression française, considéré comme un des chefs de file des écrivains de sa génération.