Freud, la philosophie et les philosophes
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Le vocabulaire de Freud, c'est celui de la psychanalyse. Ensemble de néologismes, mais surtout de vocables forgés à partir de l'usage vivant de la langue. afin de porter à l'expression le " savoir de l'inconscient ", issu de l'expérience du réel clinique. Il s'agit donc de redécouvrir, au-delà du jargon, la vie et la rigueur des mots clés de la langue freudienne - ce qui vaut comme introduction à l'œuvre de Freud, en sa lettre et son esprit. On trouvera donc ici définis ces termes, les grandes dimensions et directions de leur mise au travail - dans la théorie proprement analytique nommée " métapsychologie "- et leurs enjeux de pensée. On redécouvrira ainsi, au-delà de leur trompeuse familiarité, la portée de ces mots, en leur tranchant signifiant et leur interaction. On pourra par là-même saisir les effets philosophiques de la psychanalyse, théorie des processus inconscients, de la " psychosexualité ", fondée sur la thérapie des névroses, ainsi que l'impact du " freudisme " sur la conceptualité contemporaine.
Qu'est-ce que la psychanalyse, comme théorie et expérience, peut apporter à la compréhension de la littérature, comme acte et comme texte? Il s'agit ici de restituer, par une lecture de l'ensemble des textes freudiens sur la littérature, la rencontre entre psychanalyse et littérature
C'est sur la route de Freud à la philosophie et aux philosophes que nous avons croisé Wittgenstein : on ne s'en étonnera pas, puisque voici un " philosophe " d'emblée saisi par la psychanalyse et séduit par le texte freudien, mais c'est de plus un singulier philosophe - introduisant un style de penser qui fait symptôme au philosopher même, et c'est un singulier lecteur de Freud, qui l'arraisonne en un style inimitable ... Wittgenstein ne fait pas que lire Freud et le soumettre à l'examen critique, il le met en acte, dans sa propre pensée et se met en acte par " la pensée Freud " ... Peut-être Wittgenstein fut-il le premier qui s'avisa de cet événement - l'après-coup de l'avènement de la psychanalyse comme destin de la pensée contemporaine - et décida d'élaborer une certaine posture de l'entendement face à la psychanalyse - ce pourquoi il fut le premier à poser la question de l'écriture psychanalytique ... " Tout se passe dans le langage ". Tel est l'énoncé fondateur de Wittgenstein. Mais de cet événement, Freud assigne la raison dans le sujet, ce qui ouvre un savoir de l'inconscient.
La psychanalyse, en modifiant radicalement le statut du sujet par «l’hypothèse de l’inconscient», a produit une théorie inédite du lien social et de la culture.Cet ouvrage de référence du domaine présente le bilan de sa contribution spécifique aux sciences sociales, de l’ethnologie à la psychologiesociale, de la sociologie à la science du droit, à la science politique et à la criminologie, de la mythologique à la science des civilisations, par une reconstitution vivante de la genèse et de la thématique de la position de Freud sur la Culture, étayée sur l’ensemble des textes du corpus.Il s’agit de saisir sur le vif comment le mouvement de découverte (clinique) et de théorisation (métapsychologique) éclaire la question du lien social, en son «envers inconscient», via le «meurtre du père». Cette seconde édition montre la portée la plus actuelle de l’opérateur critique structurel du «malaise de la culture».
" Freud et Nietzsche ". Cette conjonction a été perçue et accréditée depuis longtemps, à vrai dire dès l'origine de la psychanalyse, dès qu'on s'est avisé des résonances d'une oeuvre et d'un verbe à l'autre. Comment ne pas percevoir, au moins intuitivement, à quel point tel énoncé nietzschéen " sonne freudien "... Mais le fil de l'analogie, si obstinément tissé soit-il, n'en est que plus ténu, d'avoir comme l'ouvrage de Pénélope à être éternellement défait et dénoué. Il faut décidément passer de l'analogie à la confrontation (...). Cela suppose en premier lieu de rapporter la confrontation Nietzsche-Freud au contexte global du rapport du fondateur de la psychanalyse à la philosophie et aux philosophes (...). Dans une seconde perspective, il faut restituter à Nietzsche son privilège... la relation à Nietzsche engage jusqu'à l'identité du projet freudien qui trouve à se définir par position et opposition, donc " en parenté " à ce projet philosophique privilégié (...). C'est vers la rencontre personnelle de Freud et de Nietzsche qu'il convient de s'orienter, préalable pour affronter la confrontation systématique des thèmes et des pensées : Instinct et pulsion - Psychologie nietzschéenne et psychanalyse freudienne - Amour et sexualité - Inconscient et conscience - Le rêve et le symbolisme - Névrose et moralité - Culture et civilisation - La thérapeutique : la transvaluation et la loi - Volonté de Puissance et Pulsion de mort.
Que veut la femme ? C'est, de l'aveu même de Freud, la grande question laissée inexplorée par la psychanalyse. S'appuyant sur une lecture attentive de l'œuvre de Freud, Paul-Laurent Assoun dévoile ici une version féminine du complexe d'Œdipe pour finalement faire dire au père de la psychanalyse... tout ce qu'il a toujours pensé sans jamais oser l'écrire.
" Ce n'est pas la psychanalyse qui est nouvelle, mais Freud. De même que ce n'est pas l'Amérique qui était nouvelle, mais Christophe Colomb. " Par cette formule provocatrice, Arthur Schnitzler prenait acte de la puissance d'innovation liée au nom propre de Freud " découvreur ". C'est un fait que le terme " freudisme " a très tôt doublé la " psychanalyse " - sauf à rappeler que la référence à l'homme Freud ne saurait accréditer quelque " vision du monde ", mais ne se légitime que du réel inconscient qu'il a mis au jour. Cet ouvrage se veut à la fois bilan des effets majeurs de la " pensée Freud ", comme contribution majeure de la pensée contemporaine, en ses diverses dimensions, et manifeste de l'engagement freudien. Que mettre sous le terme " freudisme " ? Comment l'expression s'est-elle imposée ? Que signifie " être freudien " ? Quel programme, voire quelle éthique de recherche, soutient la référence au nom de Freud ? Introduire au freudisme, c'est montrer son apport et sa signification sur la triple scène du savoir des processus inconscients (métapsychologie), du symptôme et de la sexualité (clinique) et de la conception de la culture (anthropologie). Ainsi se dessine, au seuil du nouveau siècle, la vitalité chronique de " l'hypothèse de l'inconscient ".