Françoise Giroud Livres

Quand on demande aux garçons et aux filles de quinze-vingt ans : " Quel métier avez-vous envie de faire ? ", la moitié d'entre eux répond : " Journaliste ". Si la profession garde un attrait puissant, bien qu'elle soit parfois décriée, c'est parce que le journaliste vit " là où bat le cœur du monde ", dit Françoise Giroud qui a dirigé deux journaux, Elle et L'Express, écrit plus de mille articles et fait écrire, dans L'Express, François Mauriac, Jean-Paul Sartre, André Malraux, Albert Camus... C'est d'une vie de travail qu'elle parle ici librement avec Martine de Rabaudy pour en dire les ombres et les lumières, les blessures et les joies, mais aussi les règles d'écriture qu'elle a inventées et enseignées à une génération de journalistes. C'est en somme l'itinéraire d'une passion. Françoise Giroud est aujourd'hui éditorialiste au Nouvel Observateur.

L'auteure, en découvrant une boîte de vieilles photos de sa jeunesse, décide de consigner ses souvenirs liés à 40 ans de carrière journalistique.

"Eté 1960. Françoise Giroud vient de subir le plus grand échec de son existence : sa mort. De nombreux verrous bloquant la porte de sa chambre, une dose plus que létale de poison avalée, le téléphone débranché, elle avait tout prévu sauf que deux solides gaillards iraient jusqu'à défoncer une cloison pour l'arracher à un coma déjà profond. Il lui faudra vivre. Plaquée par Jean-Jacques Servan-Schreiber, sa passion, et virée de L'Express, ce journal de combat qu'ils avaient fondé ensemble, en brave petit soldat, elle repart pour la guerre avec la seule arme dont elle dispose : sa machine à écrire." Alix de Saint-André. Après sa tentative de suicide, Françoise Giroud écrivit Histoire d'une femme libre, récit autobiographique, dont Alix de Saint-André a retrouvé le manuscrit qu'on croyait détruit. On y retrouve la voix d'une femme d'exception, complexe, lucide, et formidablement courageuse. Au milieu d'une vie tourmentée, elle dresse à la point sèche le portrait des mondes et des hommes qu'elle a croisés.

Ce livre est ma lecture de la vie de Marie Curie, telle qu'elle m'est apparue depuis que j'ai été conduite sur ses pas et qu'elle ne m'a plus lâchée, cette ensorceleuse aux yeux gris. Femme d'orgueil, de passion et de labeur, qui fut actrice de son temps parce qu'elle eut l'ambition de ses moyens et les moyens de son ambition, actrice du nôtre enfin, puisque, entre Marie Curie-Sklodowska et la force atomique, la filiation est directe. D'ailleurs, elle en est morte.

1798. Alors qu'artistes et savants qui ont accompagné Bonaparte sur le Nil ne jurent que par les pyramides et les pharaons, le capitaine Eugène Nadal fait la connaissance d'un homme pour qui l'histoire égyptienne ne s'est pas arrêtée à l'Antiquité. Archéologue, linguiste et peintre de talent, Fernand Desnouettes se passionne pour le monde musulman dont il connaît parfaitement traditions et légendes. L'une d'elles le fascine particulièrement : elle parle du Labyrinthe de Thot, un mystérieux sanctuaire perdu dans les sables de Kôm-Ombo où, à la mort du prophète, se seraient réfugiés les adeptes d'un culte étrange dérivé de l'Islam. Chargé avec ses hussards d'escorter le savant jusqu'aux sources du mythe, Eugène va devoir affronter le désert, les Mameluks et autres chausse-trappes. Mais celles-ci ne sont rien à côté de ce qui attend les survivants au cœur du sanctuaire...

652. Les conquêtes arabes ont placé sous la même bannière des peuples aussi différents que les Egyptiens, les Perses, les Syriens, les Libanais ou les Afghans. Unique ciment de ce vaste ensemble : La religion. Une religion que le prophète Mahomet a transmise essentiellement par la parole si bien que, vingt ans après sa mort, les divergences fleurissent et menacent la cohésion de l'empire tout autant que la crédibilité de l'Islam. Pour parer à ce danger, le calife Uthmân a donc chargé quelques fidèles de recenser les témoignages les plus fiables, puis de les consigner dans une version unique et définitive du Coran.Tayeb Abou Tayeb est l'un de ces collecteurs. Il pense avoir mené sa tâche à bien lorsqu'il rencontre Mahdjubah. Fille d'un compagnon du prophète assassiné dans d'étranges circonstances, celle-ci le met sur la piste d'une sourate inconnue, en forme de décalogue, que Mahomet lui-même aurait calligraphiée sur une omoplate de chameau. Mais ces préceptes de tolérance bousculent trop d'intérêts pour que Tayeb et sa protégée parviennent jusqu'à eux sans encombre. A tel point que le collecteur va bientôt se retrouver face à un terrible dilemme : perdre sa vie... ou perdre son âme.

"Dix récits autonomes et pourtant liés, à lire indépendamment ou comme une saga, dix chapitres haletants, abordant les passions qui habitent l'homme depuis la nuit des temps ainsi que ses angoisses face à l'Au-delà et ses rapports au Divin" (p. [4] de couverture)

Deux et deux font trois est le récit, très concentré, de la vie d'une jeune femme, Marine, et des deux hommes de sa vie. Le premier, Igor, elle l'a connu dans la Résistance : c'est un personnage flamboyant ; ils se sont aimés dans l'atmosphère exaltante et terrible des dangers extrêmes et des grandes espérances ; quand passent les temps héroïques et que vient le prosaïsme de la vie " normale ", quel peut être le sort d'un pareil attachement? Le second, David, est un journaliste anglais qu'elle rencontre, bien des années plus tard, un soir de désoeuvrement et auquel va la lier une passion à la fois intense, mélancolique et torturée : saura-t-elle y résister? Le voudra-t-elle? Et comment Igor, héros pathétique et, désormais, déchu, acceptera-t-il cet étrange ménage à trois que lui offre, soudain, le sort? Une grande histoire d'amour. Dans le décor du dernier demi-siècle. [4e de couverture]