Paul Nizon Livres






Dans ce cinquième tome des journaux du grand écrivain suisse vivant à Paris, on trouve de magnifiques portraits d'écrivains, des récits de rêves et rêveries ou des miniatures de villes invitant à un départ immédiat - mais aussi l'évocation de la souffrance ressentie par l'auteur quand il écrivait La Fourrure de la truite, ou encore celle d'une douloureuse séparation amoureuse. L'écriture, elle, est toujours lumineuse et triomphante. Rassemblées en un volume par décennie, ces pages extraites de son journal se transforment en objet autonome dévoilant les fondements d'une oeuvre sublime.
Pendant l'année qu'il s'accorde à Paris pour se réconcilier avec l'écriture, le héros découvre les facettes innombrables de la jouissance et, en lui-même, une profonde disponibilité à l'amour de la création.
Paul Nizon met ici en lumière l'absolue liberté des créateurs, à commencer par la sienne, invitant à jouer sa vie comme un passant, entre émerveillement et fuite. Il s'agit de se laisser absorber par le monde - par le biais des voyages, des villes, des femmes - et de le regarder, de l'écrire pour l'absorber à son tour. Tout en rendant hommage à Van Gogh, mais aussi à Soutine et Dietrich, pour la peinture ; aux cinéastes Fellini et Bertolucci ; aux écrivains Robert Walser, Sean O'Casey..., Paul Nizon évoque aussi bien des souvenirs analysés que des réflexions sociologiques nées de l'observation du quotidien ou des fragments d'un art poétique. Les entretiens, quant à eux, reviennent de manière éclairante sur sa conception de l'écriture, du père et de la paternité, du bonheur... Dans un style d'une extrême justesse, qui passe de la prose poétique au ton de la causerie et de l'humour, ce recueil peut constituer aussi bien une voie d'entrée dans l'œuvre de Paul Nizon qu'un moyen d'approfondissement de son cheminement humain, intellectuel et artistique.
En 1961, Paul Nizon est un jeune homme d'une trentaine d'années. Son premier livre, un recueil de nouvelles, fait sensation, et la critique prend la mesure de son talent. Il se met alors à écrire Canto, magnifique ouvre inspirée par son séjour à Rome. Une grande maison d'édition se propose de le publier. L'auteur, qui laisse derrière lui son métier et sa famille pour se consacrer à l'écriture, croit réaliser son plus fol espoir. Or le livre, paru en 1963, rencontre une incompréhension totale. Canto, fulgurante prouesse littéraire, se voit rejeté par la critique, ce qui plonge Paul Nizon dans un état de crise. Dans Les Premières Editions des sentiments, il retrace la manière dont il parvient progressivement à prendre le dessus et à revenir à l'écriture. La richesse des pensées, la précision et la passion avec lesquelles Nizon parle de la genèse d'œuvres comme Immersion ou Dans la maison les histoires se défont, ses rencontres avec d'autres écrivains (Max Frisch, Friedrich Dürrenmatt), ses colères, ses brouilles et ses désespoirs, mais aussi sa fidélité à son art... tout ici participe d'une matière existentielle et artistique d'exception.
LE POINT DE VUE DES EDITEURS A mi-distance des " romans " et de l'essai, " L'envers du manteau " nous introduit au cœur du processus alchimique par lequel les mots condensent les moments marquants de la réalité, des rêves, de la réflexion et de la vie intérieure, pour leur donner un sens et les métamorphoser en œuvre. Journal d'écrivain où passent (notamment) les figures d'Hemingway, d'Henri Miller, de Thomas Wolfe, de Canetti, notes d'atelier (1980-1989) où prend forme le travail littéraire, lieu de conciliabule entre un auteur et le tracé qu'il a accompli, livre d'heures d'un homme profondément requis par l'exigence de l'écriture, " L'envers du manteau " est aussi une méditation traversée de voyages et d'onirisme, d'énigmes et d'éblouissements, de souvenirs, de " choses vues ", de billets d'humeur et d'amour, d'oraisons à la ville, à la femme, au bonheur. Jamais encore Paul Nizon - sans doute l'un des plus grands écrivains de ce temps - n'avait à ce point pénétré et révélé l'essence même d'une vie d'artiste.
»Paul Nizon ist ein Schriftsteller allererster Ordnung, kraft seiner Einzigartigkeit heute vielleicht der größte im deutschsprachigen Raum«, schrieb Michel Contat in Le Monde anläßlich der französischen Ausgabe von Im Hause enden die Geschichten . Die deutsche Kritik hob bei Erscheinen der Erstausgabe 1971 seine Originalität hervor. Werner Weber schrieb in der Neuen Züricher Zeitung : »Nizon steht mit seiner Haus-Metapher in einer großen Tradition – nicht nachahmend, sondern eigentümlich ... Wieviel erfahrene Wirklichkeit darin ist und wieviel Vermögen, diese Wirklichkeit in ihrem Rhythmus zu zeigen- das mag man, vor jeder Analyse, daran ermessen: daß einen das Buch nicht losläßt.« Im Hause enden die Geschichten ist die Geschichte eines Hauses und seiner Bewohner. Aber was sich wie eine Idylle einführt, wird zu einem Abnormitätenkabinett; das Haus gerät zur unwohnlichen Metapher für dumpfe Eingeschlossenheit: »Dies ist dein Haus. Da mußt du hinein. Da verschwindest du abends: geduckt, falschblickend, neidisch und haßerfüllt. Da gehörst du hin. Deine Gerüche, dein Zwielicht, deine Umstände. Hinein ins Haus, das dich erwartet.«
Soldaten. Der Marschierer. Freund. Epitaph auf einen dicken Mann. Die Gärten des Glücks. Die Nackte und ihr

