Tu es un bourgeois.Mais le propre du bourgeois, c’est de ne jamais se reconnaître comme tel.Petit test : Tu votes toujours au second tour des élections quand l’extrême droite y est qualifiée, pour lui faire barrage.Par conséquent, l’abstention te paraît à la fois indigne et incompréhensible.Tu redoutes les populismes, dont tu parles le plus souvent au pluriel.Tu es bien convaincu qu’au fond les extrêmes se touchent.L’élection de Donald Trump et le Brexit t’ont inspiré une sainte horreur, mais depuis lors tu ne suis que d’assez loin ce qui se passe aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.Naturellement tu dénonces les conflits d’intérêts, mais tu penses qu’en voir partout relève du complotisme.Tu utilises parfois (souvent ?) dans une même phrase les mots racisme, nationalisme, xénophobie et repli sur soi.Tu leur préfères définitivement le mot ouverture. Si tu as répondu oui au moins une fois, ce livre parle de toi.Prends le risque de l’ouvrir. Romancier, essayiste et dramaturge, François Bégaudeau est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Deux singes ou ma vie politique (Verticales, 2013) et En guerre (Verticales, 2018).
François Bégaudeau Livres
Cet auteur explore la vie contemporaine à travers un style brut et authentique, faisant souvent référence à la musique et à la culture qui ont façonné sa génération. Ses œuvres plongent dans les complexités des relations humaines et des questions sociétales avec un regard vif et observateur. À travers son écriture, il offre une perspective unique sur les défis du monde moderne, conservant une voix distinctive qui résonne auprès des lecteurs en quête d'une narration franche et provocatrice.






" À trente-cinq ans il fut temps que je sois un homme. Les hommes avaient des voitures, ils y transportaient des gens et des choses pour vivre. Les hommes avaient des enfants qui s'appelaient Léo. Une fois j'en avais entendu un demander comment volent les avions, le père avait dit avec des ailes. L'enfant s'en était contenté, le père n'avait pas besoin d'en dire plus pour asseoir sa légitimité, c'était un homme. " Ce roman à épisodes brouille les pistes de l'existence de Jules, amateur de conquêtes improbables et célibataire intermittent. De malentendus jouissifs en gags à répétition, l'auteur tient la chronique de ses aventures et fiascos parmi une dizaine de trentenaires des deux sexes. À moins que ce jeu de rôles n'implose pour s'ouvrir à une fantaisie sentimentale, assumée dans toute sa douceur.
"Louis a demandé quand ce serait la fin du monde. J'ai dit : il n'y aura pas de fin du monde, mon chéri.Nous nous comporterons de façon responsable et le monde ne finira jamais."Pendant leurs vacances estivales à Royan, les Legendre continuent d'appliquer les bons préceptes : on mange bio, on fait du sport, on éduque dans la bienveillance. Pendant que le père surveille sa progression en running, sa femme formule ses reproches avec positivité. La fille aînée pratique son anglais de manière ludique. Seul le petit dernier, Louis, tarde à performer. Il s'obstine à creuser des trous dans le sable plutôt que d'apprendre à lire. Chercherait-il une issue à sa famille calibrée pour le succès ?
Annecy, 1995. Jeanne Deligny, 44 ans, infirmière, est retrouvée morte sur le palier de son appartement. Le crime n'ayant aucun motif apparent, les enquêteurs ont du mal à avancer. Mais la découverte tardive d'une pièce à conviction permet de trouver un suspect : Gilles Bourrel, un ancien petit ami de la victime, qui avoue être l'auteur de l'homicide, selon lui involontaire.
Une femme a décidé de quitter son foyer. Entre la dissertation de la fille lycéenne et la composition compliquée de la salade du dîner, ce soir, en famille, on discute du « problème »… Dans cette courte pièce , servie par des mots simples et précis, où l’action se déroule en temps réel , l’auteur d’ Entre les murs propose la lecture moderne et originale d’un thème cher au théâtre de boulevard : la séparation.L’appareil pédagogique est suivi d’une interview exclusive de l’auteur. Cette oeuvre permettra d'aborder les notions aux programmes en 3 e (Théâtre : continuité et renouvellement), en T le Pro (La parole en spectacle) et en 1 re (Le texte théâtral et sa représentation).
La quatrième de couverture indique : "Finale de la Coupe d'Europe de football... A la fin de la deuxième mi-temps, juste avant les prolongations, un entraîneur livre d'ultimes conseils à ses joueurs et les exhorte à " jouer juste ". Mais entre franc-parler et digressions métaphysiques, ce discours déborde son sujet, et vient bientôt s'immiscer le récit d'un amour passé avec une certaine Julie. Chorégraphies amoureuse et sportive sont liées plus qu'on ne le croit. Dans ce premier roman atypique, François Bégaudeau a su habiter une parole à la fois artificieuse et fébrile, badine et hallucinée. Le lecteur est emporté dans une logorrhée verbale, dont les à-côtés comiques redoublent le vertige mental, qui révèle les failles et les aveuglements de ce narrateur donquichottesque."
"Ne rien dire, ne pas s'envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l'ignorance, au pied du mur. Montrer comment c'est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse." Entre les murs s'inspire de l'ordinaire tragi-comique d'un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près du réel, François Bégaudeau révèle et investit l'état brut d'une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d'échos.
Dans la diagonale
- 218pages
- 8 heures de lecture
Je ne demandais pas grand-chose. Je ne demandais qu'à marcher dans la ville. Mais des revenants m'alpaguaient, arguant du passé. Jacques entre tous. Jacques est revenu me chercher. Il m'a attrapé par le col, et mes pieds ont pédalé dans le vide. Il m'a aimanté vers sa maison, où il y avait des gens, et à manger, et à boire, et sa femme, et sa sœur. J'étais dans de beaux draps propres. J'étais dans une sale situation. Je serais mort si n'était apparu un nouvel ami. Il m'a rebaptisé, je renaissais. Il m'a indiqué le chemin, je l'ai suivi. On a pédalé pour de vrai. On a marché dans la ville. On ne demandait que ça.
La politesse
- 292pages
- 11 heures de lecture
«La Voix du Nord demande si les deux auteurs se sentent particulièrement concernés par le thème de ce soir, Ecrire la vie. Nous nous sentons particulièrement concernés. Nous ne voyons pas ce que nous pourrions écrire d'autre. En poussant un peu, nous pourrions démontrer qu'écrire la vie est un pléonasme. - Mais est-ce que ce n'est pas voué à l'échec ? Nous pensons que si. Nous persistons néanmoins dans cette gageure. Nous serons bientôt au Salon du livre.»
Un démocrate
Mick Jagger, 1960-1969
La vérité, c'est que Mick Jagger est né en 1960 et mort en 1969. Né au printemps 60, et mort le 6 décembre 69. C'est précis, c'est daté, c'est du document, a se vérifie dans mes registres. Vous ne le saviez pas, moi je le sais. Sur Mick Jagger je sais tout. Rien lu rien étudié, compulsé nulle archive, dépoussiéré nul cadastre, déterré nulle relique, je sais tout. Et d'abord ceci : qu'il est né en 1960 et mort en 1969. Et je dirai comment. Avec une écriture serrée, mise en valeur par un texte brillamment construit, François Bégaudeau nous conduit de la naissance des Stones à leur mort, un jour de 1969 où Mick Jagger, qui appartenait tout entier à la foule, décida de ne plus offrir de lui-même qu'une rock star opportuniste... Amenée à la manière des tragédies grecques, annoncée dès le départ, la " mort " de Mick Jagger interpelle le lecteur, lui rappelant ses plus intimes trahisons, résonnant comme la fin d'une époque...


