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Maylis de Kerangal

    16 juin 1967

    Maylis de Kerangal est une écrivaine française contemporaine, reconnue pour son exploration minutieuse de l'expérience humaine, notamment à travers le prisme du travail physique et de ses significations profondes. Son style se distingue par une observation précise, quasi chirurgicale, du corps et de ses gestes, qu'elle relie à des interrogations existentielles sur la vie et la mort. Elle analyse la manière dont le labeur façonne notre identité et ses répercussions sur les relations humaines et la société. L'approche de Kerangal témoigne d'une grande maîtrise technique, donnant naissance à des récits riches et complexes qui plongent le lecteur au cœur de ses personnages et de leurs univers.

    Maylis de Kerangal
    Corniche Kennedy
    Canoës
    Naissance d'un pont
    Seyvoz
    Réparer les vivants
    Tangente vers l'est
    • Tangente vers l'est

      • 127pages
      • 5 heures de lecture
      4,1(651)Évaluer

      «Ceux-là viennent de Moscou et ne savent pas où ils vont. Ils sont nombreux, plus d’une centaine, des gars jeunes, blancs, pâles même, hâves et tondus, les bras veineux le regard qui piétine, le torse encagé dans un marcel kaki, allongés sur les couchettes, laissant pendre leur ennui résigné dans le vide, plus de quarante heures qu’ils sont là, à touche-touche, coincés dans la latence du train, les conscrits.» Pendant quelques jours, le jeune appelé Aliocha et Hélène, une Française montée en gare de Krasnoïarsk, vont partager en secret le même compartiment, supporter les malentendus de cette promiscuité forcée et déjouer la traque au déserteur qui fait rage d’un bout à l’autre du Transsibérien. Les voilà condamnés à fuir vers l’est, chacun selon sa logique propre et incommunicable.

      Tangente vers l'est
    • Réparer les vivants

      • 280pages
      • 10 heures de lecture
      3,9(3466)Évaluer

      "Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps". Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.

      Réparer les vivants
    • Tomi Motz, un ingénieur de 50 ans, est mandaté par son entreprise pour contrôler les installations du barrage de Seyvoz. L'histoire tragique de ce barrage - dans les années cinquante son édification a provoqué l'engloutissement d'un village de montagne et la dispersion d'une communauté - remonte à la surface, et Tomi voit sa mission empêchée par une série de dérèglements sensoriels et psychiques. Autour de lui tout tangue, les paysages et les comportements, l'environnement et sa raison vacillent.

      Seyvoz
    • Naissance d'un pont

      roman

      • 316pages
      • 12 heures de lecture
      3,4(59)Évaluer

      "A l'aube du second jour, quand soudain les buildings de Coca montent, perpendiculaires à la surface du fleuve, c'est un autre homme qui sort des bois, c'est un homme hors de lui, c'est un meurtrier en puissance. Le soleil se lève, il ricoche contre les façades de verre et d'acier, irise les nappes d'hydrocarbures moirées arc-en-ciel qui auréolent les eaux, et les plaques de métal taillées en triangle qui festonnent le bordé de la pirogue, rutilant dans la lumière, dessinent une mâchoire ouverte." Ce livre part d'une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d'un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d'une dizaine d'hommes et femmes, tous employés du gigantesque chantier. Un roman-fleuve, "à l'américaine", qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court.

      Naissance d'un pont
    • "J'ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, "Mustang", et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d'un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d'échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s'use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer ses paroles, les enregistrer ou les effacer. J'ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d'un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes - des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l'espace. Surtout, j'ai eu envie d'aller chercher ma voix parmi tes leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un "je", au plus proche."

      Canoës
    • Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points : vie littéraire, la matière du réel ; genre et registre, corps, gestes et voix, une écriture du mouvement ; l'écrivain à sa table de travail, le paysage de la fiction ; groupement de textes, éclats de la jeunesse ; chronologie, Maylis de Kerangal et son temps ; fiche, des pistes pour rendre compte de sa lecture.

      Corniche Kennedy
    • "Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l’Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j’ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L’étrange puanteur s’engouffrait dans la voiture, mélange d’hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m’a intimé de refermer, avant de m’interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C’est que vous y avez repensé, c’est que quelque chose a dû vous revenir. Oui, j’y avais repensé. Qu’est-ce qu’il s’imaginait. Je n’avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d’une ville, d’un premier amour, la forme d’un porte-conteneurs."

      Jour de ressac
    • Zadig

      Réparer la France

      • 190pages
      • 7 heures de lecture

      Zadig, nouveau trimestriel sous la direction d'Eric Fottorino propose un voyage extraordinaire dans la France d'aujourd'hui.Il s'agit d'offrir aux lecteurs de multiples regards sur la France d'aujourd'hui avec l'objectif de rendre lisible un pays devenu illisible : la FranceLa dimension régionale est illustrée par une carte de la France et de son Outre-mer que Zadig sillonnera numéro après numéroChristian BOBIN, Maylis de KERANGAL, Léonor RECONDO, Hervé LEBRAS, Mona OZOUF, Pierre ROSANVALLON, Leila SLIMANI, Marie DESPLECHIN, Régis JAUFFRET, ainsi que Patrick BOUCHERON qui traite d'un grand livre qui a marqué sur la France, en occurrence " L'identité de la France " de Braudel, ont participé à ce premier numéro.

      Zadig
    • The Cook

      • 112pages
      • 4 heures de lecture
      3,6(1414)Évaluer

      "A slim, bountiful, beautifully written (and gorgeously translated) 'Portrait of the Chef as a Young Man.'" --Nancy Klinke, The New York Times Book Review One of BBC Culture's Ten Books to Read this March and The Rumpus Book Club Pick for March Maylis de Kerangal follows up her acclaimed novel The Heart with a dissection of the world of a young Parisian chef More like a poetic biographical essay on a fictional person than a novel, The Cook is a coming-of-age journey centered on Mauro, a young self-taught cook. The story is told by an unnamed female narrator, Mauro’s friend and disciple who we also suspect might be in love with him. Set not only in Paris but in Berlin, Thailand, Burma, and other far-flung places over the course of fifteen years, the book is hyperrealistic—to the point of feeling, at times, like a documentary. It transcends this simplistic form, however, through the lyricism and intensely vivid evocative nature of Maylis de Kerangal’s prose, which conjures moods, sensations, and flavors, as well as the exhausting rigor and sometimes violent abuses of kitchen work. In The Cook, we follow Mauro as he finds his path in life: baking cakes as a child; cooking for his friends as a teenager; a series of studies, jobs, and travels; a failed love affair; a successful business; a virtual nervous breakdown; and—at the end—a rediscovery of his hunger for cooking, his appetite for life.

      The Cook
    • Painting Time

      • 240pages
      • 9 heures de lecture
      3,5(437)Évaluer

      An aesthetic and existential coming-of-age novel exploring the apprenticeship of a young female painter, Paula Karst, who is enrolled at the famous Institut de Peinture in Brussels. With the attention of a documentary filmmaker, de Kerangal follows Paula's apprenticeship, punctuated by brushstrokes, hard work, sleepless nights, sore muscles, and long, festive evenings. After completing her studies at the Institute, Paula continues to practice her art in Paris, in Moscow, then in Italy on the sets of great films, all as if rehearsing for a grand finale: at a job working on Lascaux IV, a facsimile reproduction of the world's most famous paleolithic cave art and the apotheosis of human cultural expression.

      Painting Time