Un jour, le barbare s'avoua vaincu. Au fil de ses confessions, Jules Roy avait jusqu'à présent campé un personnage possessif, volontiers bourru et même un rien macho. Ses lecteurs n'en devinaient pas moins les failles sous le masque de la pudeur et de l'orgueil.Au soir de sa vie, Jules Roy accepte enfin de publier les lettres adressées, au lendemain de la guerre, à la femme qui lui avait d'abord préféré Albert Camus, puis un étranger. Terrible blessure et superbe cri d'amour adressé à l'infidèle. Mais Jules Roy peut-il en vouloir à celle qui l'a quitté, puisque lui-même reconnaît à son premier rival un statut particulier, une prééminence intellectuelle et littéraire ? Comment reprocher à l'inconstante d'avoir succombé au charme devant lequel il a lui-même plié ?C'en est trop. Julius rend les armes. Jamais il ne s'était montré si fragile. Jamais il n'avait été si attendrissant.
Jules Roy Ordre des livres
Jules Roy fut un écrivain français dont l'œuvre s'inspira de ses expériences de pied-noir algérien et de son service dans la Royal Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale. Homme profondément religieux, Roy explore souvent les thèmes du colonialisme et de la guerre dans ses écrits. Il était connu pour sa critique ouverte des politiques coloniales françaises et des conflits qui en découlèrent. Sa prose offre de profondes réflexions sur la condition humaine et les complexités morales.







- 1995
- 1995
Le grand naufrage
- 315pages
- 12 heures de lecture
- 1993
Amours barbares
- 334pages
- 12 heures de lecture
"Ai-je mené une vie dissolue ? A l'âge où l'on s'accuse et se repent non par vertu mais parce que la fatigue a eu raison de vous, il est facile de se poser la question. Pour moi, ce fut par moments, encore que, dans ces nouveaux Mémoires , presque un roman, il n'y ait rien de comparable sur ce point entre les hommes d'aujourd'hui, dont je suis encore, et ceux d'autrefois.Les femmes m'auront toujours intrigué, subjugué. De celles que j'ai courtisées, je me souviens comme de splendeurs. Combien en ai-je croisées avec l'envie soudaine de me jeter à leurs pieds et de les adorer, comme on adore Dieu dans le secret, sans même oser le prier ? Ne devrais-je pas me méfier du suspect qui est en moi, du barbare si prompt à se laisser envahir et dominer, si prompt aussi à rejeter dès qu'on le lasse ?Un barbare se devrait d'être fidèle, je ne l'ai été que rarement, tant que mes passions duraient. Ai-je aimé sans passion ? Plaignons ceux qui n'ont jamais là ou ailleurs connu la soudaine et divine brûlure, plaignons celles qui n'ont jamais eu d'amant."