Walter Biemel Livres

Inhaltsverzeichnis: Aufsätze / Artículos / Articles / Contributions Walter Biemel Erinnerungen an Sartres Wirkung nach dem Krieg Manfred Frank L’enjeu du désaccord entre philosophes français et allemands. A propos d’une relecture de L’être et le néant de Sartre Alfredo Gómez-Muller La justice et la question du (non)sens Carla Cordua Leer a Sartre en el fin del mundo Arturo A. Roig La lección de Sartre y su presencia en Argentina Ignasi Roviró / Xavier García-Duran / Carlos Sarrate El impacto de Sartre en España Buchkritik / Estudio crítico / Etude critique / Book reviewing Thomas Fößel Gott – Begriff und Geheimnis. Hansjürgen Verweyens Fundamentaltheologie und die ihr inhärente Kritik an der Philosophie und Theologie Karl Rahners Buchbesprechungen / Recensiones / Comptes rendus / Book reviews Deutsch / Alemán / Allemand / German Maurice Halbwachs Los marcos sociales de la memoria Rosa Ma. Rodríguez Magda Transmodernidad Spanisch / Español / Espagnol / Spanish Hans-Martin Schönherr-Mann Sartre. Philosophie als Lebensform Rainer Ernst Zimmermann Jean-Paul Sartre interkulturell gelesen Französisch / Francés / Français / French Rolf Kühn Gabe als Leib in Christentum und Phänomenologie

La question du monde - ou mieux des conditions dans lesquelles le donne peut acceder a la mondaneite, faire monde - est sans doute un des fils conducteurs les plus puissants de l'oeuvre de Heidegger, au-dela meme de l'ontologie ou de la question de l'etre. On peut le suivre aujourd'hui, depuis le premier cours de Fribourg (1919), jusqu'aux derniers essais des annees soixante. Certes, en 1950, quand il publie en francais sa these consacree au concept de monde chez Heidegger, Walter Biemel, a l'epoque collaborateur scientifique des Archives Husserl de Louvain, ne disposait pas de l'ensemble des cours aujourd'hui accessibles, et son analyse demeurait centree pour l'essentiel sur Etre et temps. L'ouvrage n'en est pas moins devenu un classique precisement parce qu'il fut un des premiers a aborder l'oeuvre de Heidegger par le biais de l'etre-au- monde et de la mondaneite.

La Krisis, dont le manuscrit principal date de 1935-1936, est en vérité le testament de Husserl. Cela seul suffit à en assurer l'importance, du point de vue des études husserliennes. Mais la fascination que ce texte exerce a une origine et des raisons plus profondes. C'est qu'en lui ne se termine pas seulement, l'histoire de l'entreprise phénoménologique, commence un tiers de siècle plus tôt, ni seulement (du même coup) l'histoire de la philosophie occidentale moderne - cette odyssée du Savoir dans le retour au Soi ; en lui s'achève également le destin qui gouverne cette histoire. La méditation husserlienne est ici construite entièrement sur un renversement : dans un premier mouvement, en effet, on recule en deçà de la ration pura des modernes par une longue et magnifique dé-construction de l'histoire de la philosophie moderne, jusqu'à faire apparaître dans la Lebenswelt le refoulé et l'oublié de toute cette histoire. Mais dans un deuxième mouvement, la Lebenswelt se scinde en Welt et Leben - dissociation dans laquelle le premier devient un constitué, le second sa constitution dans l'égologie absolue. Le pivot du renversement étant l'équivoque de la phénoménologie de la perception.