Faire la science de la pratique et trouver l'équation de l'action, ce n'est donc pas seulement développer, devant la pensée réfléchie, tout le contenu de la conscience spontanée ; mieux encore, c'est indiquer le moyen de réintégrer dans l'opération voulue tout ce qui est au principe de l'opération volontaire. Il ne s'agit point d'une connaissance partielle ou d'une réflexion morale, propre sans doute à éclairer la bonne volonté, mais sans caractère démonstratif ; il s'agit d'une science totale, capable d'embrasser le déterminisme universel de l'action et d'en suivre le déploiement continu qui porte à l'infini ses conséquences nécessaires : de la pensée à la pratique et de la pratique à la pensée, le cercle doit être fermé dans la science parce qu'il l'est dans la vie. Par là même se trouve déterminé avec une précision nouvelle ce double rapport de la connaissance et de l'action. MAURICE BLONDEL.
Maurice Blondel Ordre des livres
2 novembre 1861 – 4 juin 1949
Maurice Blondel fut un philosophe français dont les œuvres fondamentales cherchèrent à établir une relation appropriée entre la raison philosophique autonome et le christianisme. Il développa une « philosophie de l'action » qui intégrait la pensée néoplatonicienne au pragmatisme moderne dans un cadre chrétien. Blondel postula que l'action seule ne pourrait jamais satisfaire la yearning humaine pour le transfini, un accomplissement qu'il croyait ne pouvoir être fourni que par Dieu, le « premier principe et dernier terme ». Ses écrits suscitèrent d'importantes controverses philosophiques et influencèrent profondément la pensée catholique ultérieure.







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