Correspondant de journaux allemands à Istanbul et parfaitement turcophone grâce à son mariage avec une journaliste turque, l'auteur se penche en 2010 sur la question de l'extermination des Arméniens pendant la Première Guerre mondiale, soulevée lors de discussions avec des intellectuels turcs. Intrigué par la complicité allemande évoquée par ses interlocuteurs, il entreprend une enquête approfondie en Turquie et en Allemagne, explorant des archives militaires peu exploitées. Après cinq années de recherches, il rédige un ouvrage qui met en lumière les principaux acteurs du conflit et les mécanismes ayant conduit à l'extermination des Arméniens de l'Empire ottoman. Le récit captivant, digne d'un roman d'espionnage, révèle l'exfiltration secrète des responsables turcs du génocide par des officiers allemands en novembre 1918, rapportée par un officier de marine dont les écrits n'ont été publiés qu'en 1933. La diffusion de ce livre en mars 2015, à l'occasion du centenaire du génocide, entraîne des réactions politiques en Allemagne, conduisant à la reconnaissance, le 2 juin 2016, du génocide arménien et de la coresponsabilité allemande. Ce texte de reconnaissance, mentionné en épilogue, souligne l'importance de cet ouvrage dans la dénonciation d'un crime toujours nié par la Turquie, qui refuse de reconnaître son implication.
