Dans les années quarante, Wittgenstein, requis comme souvent par un disciple potentiel de fixer une orientation doctrinale, déclare : " Toutes les bonnes doctrines sont inutiles. Vous devez changer votre vie. " On pourrait avancer que cette importance unilatérale du " changer la vie " est le côté Rimbaud de Wittgenstein, cependant que le soin du montage, la disposition sur la page, l'inessentielle massivité syntaxique, est son côté Mallarmé. Le Tractatus, c'est un peu Une saison en enfer écrit dans la forme de Un coup de dés jamais.
Alain Badiou Livres
Alain Badiou est l'un des philosophes français contemporains les plus originaux. Formé aux mathématiques, sa pensée est profondément influencée par Platon, Hegel, Lacan et Deleuze. Badiou est un critique virulent des écoles de pensée analytique et postmoderne. Sa philosophie s'efforce de révéler et de donner un sens au potentiel d'innovation radicale – révolution, invention, transfiguration – au sein de toute situation donnée. Son œuvre explore la possibilité de l'émergence du nouveau à travers diverses expériences humaines.







Heidegger
- 98pages
- 4 heures de lecture
Les convictions politiques d'un philosophe sont-elles pertinentes pour juger son oeuvre? La question s'est posée avec une virulence particulière en raison de ses convictions nazies au sujet de Martin Heidegger, adulé par certains et honni par d'autres. Pour Alain Badiou et Barbara Cassin, cette polémique est mal centrée et il faut accepter le paradoxe suivant : oui, Heidegger a été un nazi ordinaire, petit-bourgeois et provincial, et oui, Heidegger est l'un des penseurs les plus importants du siècle dernier. En se plongeant dans sa correspondance, les deux philosophes interrogent de manière inattendue la figure de Heidegger, son rapport à la politique, bien sûr, ainsi qu'aux femmes. A la sienne, Elfride, avec laquelle il forma un couple indestructible et tourmenté, à la manière de Sartre et Beauvoir. Mais aussi à toutes celles, et notamment Hannah Arendt, dont il fut l'amant au cours de sa longue existence.
"Sarkozy, c'est entendu, a été pire que je ne l'avais moi-même prévu dans De quoi Sarkozy est-il le nom ?, ce qui n'est pas peu dire. Faut-il pour autant se faire l'agent électoral et politique de ceux qui incarnent l'autre version du pire, celle qui vous fait avaler la même potion avec de douces paroles consolatrices et vous administre le somnifère des vaines espérances ?" "Aussi bien cet essai, qui n'a évidemment pas pour but de classer et de sélectionner les candidats dans le cadre prescrit de l'hystérie électorale, n'a pas non plus pour but de prôner l'abstention. S'abstenir n'est pas assez, s'abstenir est encore une modalité d'obéissance à l'injonction électorale, la modalité négative. Ce à quoi il faut parvenir, c'est à une pensée de la politique dont le vote est purement et simplement absent. La subjectivité politique accomplie est celle pour laquelle la question de s'abstenir ne se pose même pas. Car tout ce qui mérite d'être pensé et accompli est hétérogène à cette procédure."
Circonstances - 4: De quoi Sarkozy est-il le nom ?
- 160pages
- 6 heures de lecture
Les détracteurs du « gouvernement Sarkozy » devront s’y résoudre : ce n’est pas plus dans l’examen de la personnalité de son « chef » que dans le compte des ralliements qu’il suscite qu’ils trouveront le moyen d’en précipiter la chute.Le philosophe Alain Badiou pose que, face à la brutalité (historiquement inscrite et idéologiquement fondée) des lois actuelles, la gauche ne peut qu’assumer à son tour l’héritage de ses valeurs essentielles, celles que le gouvernement et ses amis se plaisent à désigner comme obsolètes, irresponsables, ou même dangereuses. Ce n’est qu’ainsi qu’une véritable politique d’émancipation pourra à nouveau émerger.
Méfiez-vous des blancs, habitants du rivage !
- 64pages
- 3 heures de lecture
« Quel que soit l’intérêt qu’on porte à la conjoncture étroitement nationale du mouvement des gilets jaunes, tout comme à l’obstination méprisante du pouvoir en place, nous devons tenir ferme sur la conviction qu’aujourd’hui, tout ce qui importe vraiment est que notre patrie est le monde.Ce qui nous ramène aux dénommés “migrants . Il faut agir, bien évidemment, pour ne plus tolérer les noyades et les arrestations et la mise à l’écart pour des raisons de provenance ou de statut. Mais au-delà, il faut savoir qu’il n’y a de politique contemporaine qu’avec ceux qui, venus chez nous, y représentent l’universel prolétariat nomade.En convoquant les textes philosophiques et politiques, mais aussi les poèmes, je voudrais examiner l’état actuel de cette cause et explorer la direction de ce que le poète nomme l’éthique du vivre monde et que je nomme, moi, le nouveau communisme. » A.B. Alain Badiou est philosophe, dramaturge et romancier.
The Immanence of Truths
- 448pages
- 16 heures de lecture
The Being and Event trilogy is the philosophical basis of Alain Badiou's entire oeuvre. It is formed of three major texts, which constitute a kind of metaphysical saga: Being and Event (1988). ), Logics of the Worlds (2006) and finally The Immanence of Truths, which he has been working on for 15 years. The new volume reverses the perspective adopted in Logics of Worlds. Where in that book, Badiou saw fit to analyze how truths, qua events, appear from the perspective of particular worlds that by definition exclude them, in The Immanence of Truths Badiou asks instead how the irruption of truth transforms the worlds within which they by necessity must arise. An emphasis on regularity and continuity has given way to an attempt, one unquestionable in its philosophical power and implications, to formalize rupture and reconfiguration. The Being and Event trilogy is a unique and ambitious work that reveals how truths can be at once context-specific and universal, situational and eternal.
Sometimes, We Are Eternal
- 176pages
- 7 heures de lecture
What is the relation between politics and the world? It might seem that global capitalism has created one world, but this is an illusion because capitalism creates a world of objects and money that divides human existence into regions separated by fences and walls built to keep some people out. In place of this falsely unified world of global capitalism, we need to assert a fundamental principle - namely, that there is one world of living subjects. This, in Badiou's view, is the categorical imperative of all true politics.The one world of living subjects is the place where an infinity of differences and identities exist. Hence foreigners are not a problem but rather an opportunity and a gift. They bear witness to the youth of the world in its infinite variety, and it is with this youth that the politics of the future rests. Foreignness is the means by which existence is re-evaluated, and all true politics is a new dawn of existence.This collection of essays by Badiou, in which he draws out the political implications of recent events and social movements, will be of value to anyone interested in the great social and political questions of our time.

