Tel un Diderot des temps modernes, Hans Magnus Enzensberger tente ici d'élucider quelques énigmes du monde contemporain. En vingt courts textes, l'écrivain s'étonne de tout, faussement naïf, et suggère des réponses à certaines questions dont chacun pense qu'elles sont insolubles. Puisque les utopies ne sont plus de saison. Et puisque-c'est-comme-ça et puisque-c'est-la règle, et que cela nous dépasse... Pourquoi l'égalité des hommes est-elle une fiction ? Le sexe a-t-il vraiment tant d'importance ? Comment les nations furent-elles inventées ? La science serait-elle une religion laïque ? ... De nos petites catastrophes quotidiennes à nos grandes réussites harmonieuses, tout intéresse l'écrivain et le poète Enzensberger. Pour notre plus grand plaisir.
Hans Magnus Enzensberger Livres
Hans Magnus Enzensberger était un auteur allemand dont les œuvres se caractérisaient par une profonde perspicacité intellectuelle et une acuité satirique. Sa poésie et ses essais exploraient souvent les complexités de la société moderne, de la politique et de la culture. Grâce à son œuvre diversifiée, qui comprenait également des traductions et des contributions éditoriales, Enzensberger s'est imposé comme une voix influente dans la littérature allemande et mondiale. Son écriture est appréciée pour son caractère exigeant et sa capacité à susciter la réflexion.







Les rêveurs de l'absolu
- 110pages
- 4 heures de lecture
De 1925 à 1931, Alfonso Caponi dit Al Capone régna en maître absolu sur Chicago, instaurant une véritable dictature fondée sur la terreur et devenant ainsi la figure emblématique de l'un des mythes du XXe siècle, celui du gangster. Dans cet essai, l'auteur montre comment s'est mise en place, à la faveur de la prohibition et grâce à l'usage systématique de la corruption et du meurtre, une vraie contre-société criminelle dont l'actuel crime organisé américain est l'héritier.
Les Federmann sont une famille classe-moyenne allemande on ne peut plus normale et sympathique vivant sympathiquement dans un sympathique pavillon. Et puis, il y a tante Fé – Félicité. Quand celle-ci surgit, tout se retrouve cul par-dessus tête. Installée dans le plus somptueux hôtel de la région, elle aime inviter ses neveux émerveillés par les belles et bonnes choses qu'elle offre et chamboulés par son extravagance. La tante Fé a roulé sa bosse à travers le monde. Elle est riche. Les parents Federmann la trouveraient presque indigne si son humour et sa générosité ne faisaient taire la critique. Mais voici que tante Fé a décidé d'apprendre à ses deux nièces et à son neveu à regarder en face cette réalité gênante et fascinante qu'est l'argent. Ebaubis, tous trois l'écoutent parler du capital, du profit, des effets de levier, de l'inflation, de la faillite... Il y a Félicité, sa filleule, bientôt bachelière, Fabian l'adolescent qui se veut résolument pragmatique et Fanny, la petite dernière, qui ne pense qu'à chanter. En leur compagnie, Enzensberger s'amuse à revisiter l'économie et à nous donner une souriante leçon de sagesse et d'humanité.
Qu'il parle des "fringues" ou du bla-bla culturel, qu'il dépeigne les misères de notre vie publique ou les convulsions du tiers monde, qu'il dénonce les littérateurs chauvins ou les mécanismes du gaspillage généralisé, le poète et essayiste Enzensberger reste le cosmopolite contestataire qui sait éclairer les chemins difficiles d'une vraie "gauche critique", dans un style limpide et allègre poussant l'insolence jusqu'à la faire parfois rimer avec indulgence.
L'homme a toujours tenté de parer de diverses manières aux vicissitudes imprévisibles de l'existence. Mais les Modernes n'ont pas souhaité se contenter des vieilles recettes des shamans et des magiciens. Le calcul scientifique a chassé la superstition et l'irrationalité, et on ne parle plus du destin, mais du hasard. Les mathématiques ont été chargées de faire venir à nous sécurité, fortune et bonheur par le biais de modèles censés être d'un grand secours à la fois pour les jeux de hasard et les prédictions plus lourdes d'enjeux. Leur utilisation ne va pas toujours sans déconvenues. Hans Magnus Enzensberger, à sa manière rigoureuse et ludique, nous offre une brève histoire de ces théories qui se mettent au service de domaines aussi divers que la prévision météorologique, l'assurance ou la spéculation boursière. En ces matières, comme pour les voyages aventureux, ou les chances de trouver un partenaire, notre bonne fortune reste chose précaire. Et là où le symbole " infini " entre en fin de compte en jeu se réveillent les sautes d'humeur métaphysiques des mathématiques.
Culture ou mise en condition ?
- 336pages
- 12 heures de lecture
Essayiste et poete, H.M. Enzensberger, l'un des jeunes ecrivains allemands les mieux doues de l'apres-guerre, analyse ici en les demystifiant divers elements de la vie culturelle de notre temps, muee depuis peu en une veritable industrie de la culture . Avec une intelligence et un humour peu communs il demonte les mecanismes d'un grand quotidien bourgeois, ceux du celebre Spiegel, des actualites filmees, des livres de poche, des organisations touristiques... autant d'outils destines, consciemment ou non, a faconner les esprits, a les pre-fabriquer ou a les abrutir. Quelques etudes litteraires penetrantes (sur Boll, Grass, Johnson et divers poetes) completent ce recueil, ainsi qu'un essai sur l' avant-garde politique et litteraire, aussi mechant que sain et lucide. Mais H.M. Enzensberger ne se contente pas de denoncer les maladies culturelles de notre temps, il propose des solutions, il eclaire deja les voies possibles de l'avenir.
Hammerstein ou l'intransigeance
- 400pages
- 14 heures de lecture
La grande migration suivi de Vues sur la guerre civile
- 147pages
- 6 heures de lecture
Le forcené retranché dans un lycée, qui tire sur tout ce qui bouge, a-t-il quelque chose en commun avec les candidats aux attentats-suicides issus de la mouvance islamiste ? Pour Hans Magnus Enzensberger, cela ne fait aucun doute. Ce sont des " perdants radicaux " qui répondent aux mêmes caractéristiques et dont il dresse ici le portrait : des hommes à la recherche désespérée du bouc émissaire, mégalomanes et assoiffés de vengeance, chez qui s'allient obsession de la virilité et pulsion de mort. Un assemblage fatal qui, en définitive, les conduit, quand ils se font exploser, à se punir et punir les autres de leur propre échec.
Lorsqu'on s'apprête à se retrouver soi-même après un demi-siècle, on doit s'attendre à des surprises. Hans Magnus Enzensberger s'est embarqué dans l'aventure. C'est d'une découverte fortuite dans ses archives qu'est née cette confrontation avec le passé, ce regard rétrospectif sur une décennie controversée et agitée, les années 1960. Un premier voyage en 1963 le conduit en Russie, où le hasard voudra qu'il soit reçu dans la datcha de Khrouchtchev. Trois ans plus tard, le voici qui traverse l'URSS de part en part, de l'extrême Sud jusqu'en Sibérie. Durant ce périple se noue la relation avec celle qui deviendra sa deuxième femme, son "roman russe", véritable fil rouge de l'ouvrage. Les années 1968-1969 voient le poète en plein tumulte politique et personnel. Puis, la guerre du Vietnam le pousse à accepter un poste dans une université américaine, avant de se lancer dans les tourments de la révolution à Cuba. Mais les conflits entre factions de l'opposition extra-parlementaire à Berlin ne sont jamais bien loin, dans lesquels notre auteur aura aussi son rôle à jouer. Avec le recul, quel jugement l'Enzensberger d'aujourd'hui porte-t-il sur le jeune homme qu'il fut ? La réponse nous est donnée dans la conversation houleuse qu'il imagine entre les deux, et dans laquelle chacun défend chèrement sa peau.