«Savoir qu'on n'écrit pas pour l'autre, savoir que ces choses que je vais écrire ne me feront jamais aimer de qui j'aime, savoir que l'écriture ne compense rien, ne sublime rien, qu'elle est précisément là où tu n'es pas - c'est le commencement de l'écriture.»R. B.
Roland Barthes Livres
Roland Barthes était un théoricien littéraire français dont les idées ont exploré un large éventail de domaines, influençant le développement d'écoles théoriques telles que le structuralisme, la sémiotique, la théorie sociale et le post-structuralisme. Sa pensée a abordé un large spectre de sujets, et son approche de l'analyse des textes et de la culture a façonné la critique littéraire moderne. L'influence de Barthes est évidente dans diverses disciplines, et son travail continue d'inspirer les universitaires et les lecteurs par sa perspective innovante sur le langage et le sens.







Ce que Racine exprime immédiatement, c’est donc l’aliénation, ce n’est pas le désir. Ceci est évident si l’on examine la sexualité racinienne, qui est de situation plus que de nature. Dans Racine, le sexe est lui-même soumis à la situation fondamentale des figures tragiques entre elles, qui est une relation de force. Le sexe est un privilège tragique dans la mesure où il est le premier attribut du conflit originel : ce ne sont pas les sexes qui font le conflit, c’est le conflit qui définit les sexes.
"... Ce qui se perd dans la transcription, c'est tout simplement le corps - du moins ce corps extérieur (contingent) qui, en situation de dialogue, lance vers un autre corps, tout aussi fragile (ou affolé) que lui, des messages intellectuellement vides, dont la seule fonction est en quelque sorte d'accrocher l'autre (voire au sens prostitutif du terme) et de le maintenir dans son état de partenaire. Transcrite, la parole change évidemment de destinataire, et par là même de sujet, car il n'est pas de sujet sans Autre. Le corps, quoique toujours présent (pas de langage sans corps), cesse de coïncider avec la personne, ou, pour mieux dire encore : la personnalité. L'imaginaire du parleur change d'espace : il ne s'agit plus de demande, d'appel, il ne s'agit plus d'un jeu de contacts ; il s'agit d'installer, de représenter un discontinu articulé, c'est-à-dire, en fait, une argumentation." R. B.
Supplément spécialisé au ##Roland Barthes## par Barthes, le présent ouvrage "met en lexique quelques souvenirs intimes et littéraires de l'auteur sur le chapitre du coeur". Il est composé de 80 notules de 2 à 6 pages. L'auteur pratique un certain coq-à-l'âne; il mèle citations de philosophes, explications de psychanalystes, conversations d'amis, rumeurs de la capitale française, préceptes Zen, bribes d'introspections romanesques ou autobiographiques, etc
De son vivant, Roland Barthes a peu publié sur Proust - bien que ce fût, de son propre aveu, sans doute l'auteur le plus important de son univers et celui qu'il aura le plus lu. Ce volume regroupe l'ensemble des textes que Barthes a consacrés à l'auteur de La Recherche du temps perdu, accompagnés par les photographies du monde proustien par Nadar, la transcription de trois émissions radiophoniques mémorables et une sélection de fiches. Il en ressort une vision magnifiquement moderniste d'un écrivain lui-même extraordinairement moderne. Roland Barthes (1915-1980) a été directeur d'études à l'École pratique des hautes études avant d'occuper dès 1977 la chaire de sémiologie littéraire au Collège de France. Il est notamment l'auteur du Degré zéro de l'écriture (1953) et des Fragments d'un discours amoureux (1977).
Du 26 octobre 1977, lendemain de la mort de sa mère, au 15 septembre 1979, Roland Barthes a tenu un journal de deuil, 330 fiches pour la plupart datées. La Chambre claire évoquait déjà largement ce deuil douloureux, qui transforme complètement le regard de Barthes sur la photographie, désormais vu comme le lieu d'une possible résurrection de l'être perdu. Ici, nous sommes tout à la fois dans un constat détaillé et dans une interrogation intime et philosophique du deuil, absolument singulier, impartageable. Ce livre est une pièce décisive dans la compréhension de Roland Barthes, qui aura vécu toute sa vie auprès de sa mère et ne lui aura survécu que trois ans, les années de l'impossible deuil.
«Il est cependant un point où la Femme de Mode diffère d'une façon décisive des modèles de culture de masse : elle ne connaît pas le mal, à aucun degré que ce soit. Pour n'avoir pas à traiter de ses fautes, et de ses drames, la Mode ne parle jamais d'amour, elle ne connaît ni l'adultère, ni la liaison, ni le flirt : en Mode, on ne voyage qu'avec son mari.» R. B.
Sade, Fourier, Loyola
- 187pages
- 7 heures de lecture
« Sade, Fourier et Ignace de Loyola ont été des classificateurs, des fondateurs de langues : langue du plaisir érotique, langue du bonheur social, langue de l’interpellation divine, chacun a mis dans la construction de cette langue seconde toute l’énergie d’une passion. […] L’objet de ce livre n’est pas de revenir sur les propositions de contenu dont on crédite ordinairement nos trois auteurs, à savoir une philosophie du Mal, un Socialisme utopique, une mystique de l’obéissance, mais de tenir Sade, Fourier et Loyola pour des formulateurs, des inventeurs d’écriture, des opérateurs de texte. Je crois ainsi poursuivre un projet ancien, dont l’intention théorique pourra se lire à travers ces études concrètes et spéciales : jusqu’où peut-on aller d’un texte en ne parlant que de son écriture ? » Roland Barthes (1915-1980) Il a publié toute son œuvre au Seuil, de Mythologiesà La Chambre claire en passant par Fragments d’un discours amoureux.