" En 1977, alors que je travaillais à Libération, j'ai lu que le Centre d'éducation surveillée de Belle-Ile-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d'abord été détenus des Communards, ont été " rééduqués " à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans. Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés. Tous ? Non : aux premières lueurs de l'aube, un évadé manquait à l'appel. Je me suis glissé dans sa peau et c'est son histoire que je raconte. Celle d'un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d'un fauve né sans amour, d'un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues. " S. C. [payot.ch]
Sorj Chalandon Ordre des livres
Sorj Chalandon est un journaliste et écrivain français dont l'œuvre se caractérise par un regard pénétrant sur la psyché humaine et les relations interpersonnelles complexes. Son écriture explore souvent des thèmes tels que la culpabilité, le pardon et la recherche d'identité, entraînant les lecteurs dans de profonds paysages émotionnels. Le parcours journalistique de Chalandon se manifeste dans son langage précis et sa capacité à créer des images vives qui résonnent avec la réalité, même lorsqu'elles sont ancrées dans des cadres fictifs. Son travail incite à la réflexion sur la nature du bien et du mal dans la vie quotidienne.







- 2023
- 2021
Enfant de salaud
- 336pages
- 12 heures de lecture
Toute son enfance, Sorj a écouté les exploits de son père Jean, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais un témoignage contradictoire chamboule tout et révèle un passé collaborationniste glaçant
- 2019
Jeanne est une femme formidable. Tout le monde l’aime, Jeanne. Libraire, on l’apprécie parce qu’elle écoute et parle peu. Elle a peur de déranger la vie. Pudique, transparente, elle fait du bien aux autres sans rien exiger d’eux. A l’image de Matt, son mari, dont elle connaît chaque regard sans qu’il ne se soit jamais préoccupé du sien. Jeanne bien élevée, polie par l’épreuve, qui demande pardon à tous et salue jusqu’aux réverbères. Jeanne, qui a passé ses jours à s’excuser est brusquement frappée par le mal. « Il y a quelque chose », lui a dit le médecin en découvrant ses examens médicaux. Quelque chose. Pauvre mot. Stupéfaction. Et autour d’elle, tout se fane. Son mari, les autres, sa vie d’avant. En guerre contre ce qui la ronge, elle va prendre les armes. Jamais elle ne s’en serait crue capable. Elle était résignée, la voilà résistante. Jeanne ne murmure plus, ne sourit plus en écoutant les autres. Elle se dresse, gueule, griffe, se bat comme une furie. Elle s’éprend de liberté. Elle découvre l’urgence de vivre, l’insoumission, l’illégalité, le bonheur interdit, une ivresse qu’elle ne soupçonnait pas. Avec Brigitte la flamboyante, Assia l’écorchée et l’étrange Mélody, trois amies d’affliction, Jeanne la rebelle va détruire le pavillon des cancéreux et élever une joyeuse citadelle.
- 2017
Suite au décès de son frère Joseph, mineur, à cause d'un coup de grisou dans la fosse Saint-Amé à Liévin en décembre 1974, Michel Flavent quitte le nord de la France pour Paris dans l'attente de le venger. Quarante ans après, veuf et sans attache, il rentre au pays pour punir le dernier survivant, un vieux contremaître, et enfin tourner la page. Prix Brignoles 2017 (littérature française)
- 2016
Profession du père
- 290pages
- 11 heures de lecture
Mon père disait qu'il avait été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d'une Eglise pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu'en 1958. Un jour, il m'a dit que le Général l'avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m'a annoncé qu'il allait tuer de Gaulle. Et il m'a demandé de l'aider. Je n'avais pas le choix. C'était un ordre. J'étais fier. Mais j'avais peur aussi... A 13 ans, c'est drôlement lourd un pistolet.
- 2013
Le quatrième mur
- 336pages
- 12 heures de lecture
1976. Sam rêve de monter Antigone d'Anouilh sur un champ de bataille au Liban. Les personnages de la pièce représenteraient les peuples et les croyances de la région : Chrétien, Palestinien, Druze, Chiite, etc. Il demande à tous, non pas la paix, mais une heure de répit, un instant de grâce et tous ont accepté. Mais Sam est à l'agonie. Il fait alors jurer à son ami Georges de prendre sa suite
- 2012
Le Livre de Poche: Retour à Killybegs
- 331pages
- 12 heures de lecture
"Maintenant que tout est découverts, ils vont parler à ma place. L'IRA, les Britanniques, ma famille, mes proches, des journalistes que je n'ai même jamais rencontrés. Certains oseront vous expliquer pourquoi et comment j'en suis venu à trahir. Des livres seront peut-être écrits sur moi, et j'enrage. N'écoutez rien de ce qu'ils prétendront. Ne vous fiez pas à mes ennemis, encore moins à mes amis. Détournez-vous de ceux qui diront m'avoir connu. Personne n'a jamais été dans mon ventre, personne. Si je parle aujourd'hui, c'est parce que je suis seul à pouvoir dire la vérité. Parce qu'après moi, j'espère le silence." Killybegs, le 24 décembre 2006 Tyrone Meehan
- 2011
Retour à Killybegs. Roman. Ausgezeichnet mit dem Grand prix du roman de l' Academie française 2011
- 333pages
- 12 heures de lecture
Sorj Chalandon narre la vie de Tyrone Meehan, un traître nord-irlandais, sur trois générations. Élevé dans un environnement violent, il est influencé par la haine des Anglais inculquée par son père, ce qui l'entraîne vers l'IRA. Grand Prix de l'Académie française 2011.
- 2011
J'ai laissé partir mon père sans écouter ce qu'il avait à me dire, le combattant qu'il avait été, le Résistant, le héros. J'ai tardé à le questionner, à moissonner sa mémoire. Il est mort en inconnu dans son coin de silence. Pour retrouver sa trace, j'ai rencontré Beauzaboc, un vieux soldat de l'ombre, lui aussi. J'ai accepté d'écrire son histoire, sans imaginer qu'elle allait nous précipiter lui et moi en enfer... S.C.Une nouvelle fois, Chalandon se montre très doué pour peindre les silences et les non-dits. Alexandre Fillon, Madame Figaro.Chalandon, comme dans ses précédents livres, a l’art de construire un récit avec chaleur et sincérité. Il faut avoir beaucoup lu et beaucoup vécu – travaillé aussi, sans doute – pour écrire des pages aussi belles que celles qui ouvrent ce livre émouvant. Olivier Le Naire, L’Express.
- 2006
Nous sommes en Mayenne, une maison à l'orée d'un village. Dans cette maison, voici Etienne et Fauvette, un vieux couple qui n'a jamais cessé de s'aimer. La maison est silencieuse. Les volets fermés et la porte close. Nuit et jour pourtant, ils sont sept qui en franchissent le seuil. Sept amis, les uns après les autres, du dimanche au lundi, chacun son tour et chacun sa tâche. Il y a le bosco, ancien marin qui tient le bar du village, il y a Madeleine qui, chaque semaine, fleurit la maison, il y a Berthevin qui allume et éteint toutes ses lumières, il y a le professeur qui dit des poèmes à voix haute, il y a Ivan, l'ancien cheminot, ui ouvre les fenêtres, il y a Léo qui traverse le village à vélo, puis Paradis enfin, qui remonte la petite horloge. Au grenier, comme une sentinelle, une lampe ancienne veille au cérémonial. Voici l'histoire d'une promesse. La promesse faite à Etienne et Fauvette. Une promesse d'enfance, tenue par sept amis, pour déjouer le plus grand des périls. Ces hommes ont juré de tromper la mort. Et voici qu'un jour, ils renoncent. Ils cessent leurs visites à la vieille maison. Parce que le temps passe. Parce que la lassitude. Parce qu'au grenier, la veilleuse attend que deux âmes lui cèdent. Voici l'histoire d'une fraternité.



