Jules Michelet était un fervent activiste politique et un historien dévoué, réputé pour son style littéraire unique et ses qualités visionnaires. Si ses premiers ouvrages servaient de manuels et de synthèses, ses écrits ultérieurs, tels que 'Introduction à l'histoire universelle', révélèrent une puissance littéraire et une idiosyncrasie exceptionnelles. Bien que parfois considéré comme peu fiable pour ses 'qualités visionnaires', la capacité de Michelet à stimuler et à engager les lecteurs en a fait l'une des voix les plus captivantes et les plus stimulantes de l'histoire.
Ce livre présente des portraits de femmes influentes de l'histoire française, mais son objectif n'est pas d'encenser le féminisme. Michelet s'adresse aux femmes de 1854 pour les encourager à soutenir la guerre de Crimée, en rappelant à la fois les actions féminines durant la Révolution et leur impact sur son affaiblissement.
Ce livre est une reproduction d'une œuvre publiée avant 1920, faisant partie d'une collection rééditée par Hachette Livre en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France. Il offre l'accès à des livres anciens et souvent rares issus du patrimoine de la BnF.
Le premier des manuels d'histoire de l'enseignement secondaire public. Et quelle histoire ! En octobre 1833 paraît un Précis de l'histoire de France jusqu'à la Révolution française. L'auteur, Jules Michelet (1798-1874), âgé de 35 ans, est en pleine possession de son métier d'historien, qu'il consacre désormais au chantier de toute sa vie : l'histoire de France, " pilote du vaisseau del'humanité ".Son Précis figure comme le premier manuel d'histoire de France, appelé à une riche postérité. La rigueur originale de la démarche, la hardiesse contenue de la pensée, la maîtrise frémissante du style confèrent une fraîcheur intacte à cet alphabet de notre passé national." Un petit bijou de style cinglant. "Jean-Pierre Denis, La Vie
La sorcière avait dix-huit ans ; c'était une belle fille et fort désirable, assez grande de taille, la voix douce et pénétrante. Elle se présenta humblement, " comme une pauvre petite bergerette ", démêla au premier regard le roi, qui s'était mêlé exprès à la foule des seigneurs, et quoiqu'il soutînt d'abord qu'il n'était pas le roi, elle lui embrassa les genoux. Mais, comme il n'était pas sacré, elle ne l'appelait que Dauphin : " Gentil Dauphin, dit-elle, j'ai nom Jehanne la Pucelle. Le roi de cieux vous mande par moi que vous serez sacré et couronné en la ville de Reims, et vous serez lieutenant du Roi des cieux, qui est roi de France ". " Les hommes comme vous sont nécessaires ; puisque les siècles sont des sphinx, il faut qu'ils aient des Oedipes " (lettre de Victor Hugo à Michelet).
Michelet sait prêter sa voix aux parias du passé, à ceux qui n’ont pas eu d’histoire. À travers les siècles la femme tient-elle donc toujours le même rôle, celui de la mal aimée ? En embrassant d’un seul regard toute l’étendue du Moyen Âge, de la Renaissance et du Grand Siècle, Michelet discerne pour la première fois la suite rigoureuse d’une tragédie dont l’héroïne serait une femme à la fois révérée et persécutée : la sorcière.
