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M. Jean Genet

    Jean Genet, poète, romancier, dramaturge et essayiste politique, fut l'un des écrivains français les plus importants du XXe siècle. Son œuvre, dont une grande partie fut considérée comme scandaleuse lors de sa parution, compte aujourd'hui parmi les classiques de la littérature moderne et a été traduite et jouée dans le monde entier. Genet explore le monde des exclus, se penchant sur des thèmes tels que la trahison, le désir, la beauté et la mort. Son style singulier, mêlant imagerie poétique et réalité crue, continue de fasciner lecteurs et critiques.

    Miracle of the Rose
    Journal du voleur
    Notre-Dame-des-Fleurs
    • Weidmann vous apparut dans une édition de cinq heures, la tête emmaillotée de bandelettes blanches, religieuse et encore aviateur blessé, tombé dans les seigles, un jour de septembre pareil à celui où fut connu le nom de Notre-Dame-des-Fleurs. Son beau visage multiplié par les linotypes s'abattit sur Paris et sur la France, au plus profond des villages perdus, dans les châteaux et les chaumières, révélant aux bourgeois attristés que leur vie quotidienne est frôlée d'assassins enchanteurs, élevés sournoisement jusqu'à leur sommeil qu'ils vont traverser, par quelque escalier d'office qui, complice pour eux, n'a pas grincé. Sous son image, éclataient d'aurore ses crimes : meurtre 1, meurtre 2, meurtre 3 et jusqu'à six, disaient sa gloire secrète et préparaient sa gloire future.

      Notre-Dame-des-Fleurs
    • Journal du voleur

      • 305pages
      • 11 heures de lecture
      3,7(77)Évaluer

      Publié clandestinement par Albert Skira à Genève à l'automne 1948 avant d'être repris en édition courante par Gallimard quelques mois plus tard, dans une version légèrement expurgée, disponible en anglais en 1964, Journal du Voleur a longtemps été, est peut-être encore le livre le plus connu de Genet. On peut invoquer des raisons accidentelles, comme la longue circulation en éditions clandestines ou peu diffusées (L'Arbalète) des oeuvres en prose qui précèdent, desservies ensuite par la réédition peu engageante des oeuvres complètes chez Gallimard (impression serrée et sans air, nombreuses coupes). On doit surtout prendre en compte l'effet d'attraction du titre, moins poétique, plus autobiographique que les autres ; attrait à la fois de l'asocialité et de la confession directe, comme pour les Mémoires de Vidocq un siècle plus tôt (1828). Il donne au lecteur le sentiment de pouvoir entrer dans la vie même de l'écrivain, en dépit d'une composition enchevêtrée et d'une perspective morale bien insistante. Plus que tout autre, le livre semble condenser l'histoire picaresque de Genet, ses vagabondages, sa vie en marge, ses prostitutions, ses amours. Mais il fixe aussi, de l'abjection subie à l'abjection consentie et revendiquée, une figure d'ascète étonnant, à la recherche de la sainteté par les voies de l'abjection.

      Journal du voleur