Quelque horreur que puissent inspirer les attentats commis par des islamistes fanatiques, il serait extrêmement dangereux de faire de l'Islam, comme autrefois du communisme, le miroir où toutes nos difformités s'effacent. Ne renouvelons pas l'erreur de nous forger un ennemi pour éviter de nous interroger sur nous-mêmes. Quel modèle proposons-nous ? La pornographie funèbre d'un monde dominé par l'argent et le sexe. Des sociétés dépolitisées, sans défense contre la montée des communautarismes. Des sociétés délaïcisées, où sévit l'alliance explosive de la religion et de la technoscience : " dieu.com ". Foyer de tous les obscurantismes. Il nous faut retrouver une parole libre. Désigner haut et fort la menace que font peser les communautés, les identités collectives, les religions sur la paix civile, l'avenir de nos sociétés et la liberté individuelle. Rappeler haut et fort qu'aucune religion n'est à l'abri d'un retour vers le fanatisme. Refuser le scandale d'une existence rivée à ses origines, d'une pensée asservie à des dogmes. Osons être en toutes choses des athées résolus, méthodiques et gais.
Danièle Sallenave Ordre des livres






- 2004
- 1988
André Kertész
- 57pages
- 2 heures de lecture
Photo Poche : cette collection a l'ambition d'offrir des livres de photographies soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît l'importance. Si l'on veut en couvrir tous les champs, la photographie offre une matière inépuisable Monographies, sujets historiques, thématiques ou techniques varient à l'infini une iconographie qui est restée jusqu'à présent inédite en livres de poche. André Kertész est de ceux qui ont façonné le style de la photographie moderne. Son esprit d'indépendance l'a conduit, dès les années 1910, à pratiquer un art de la spontanéité et de la sincérité, à la recherche de ces instants de grâce fortuite qui " fixent le caractère propre des choses ". Tendre, nostalgique, pudique, il a révélé des voies nouvelles pour la photographie, à la lisière poétique du réalisme, sans insistance ni emphase. " Je ne documente jamais ; je donne une interprétation ", dit-il.