Andreu Martín Ordre des livres

Barcelone, années 80. Eté, chaleur collante propice au crime. Nieves Bermejo, l'épouse du directeur d'une agence de publicité, est retrouvée morte dans son appartement. La dame, c'est vrai, profitait de l'absence de son mari pour s'envoyer en l'air avec des messieurs qu'elle renouvelait fréquemment et, ce jour-là, un certain Mario Spadavecchia, publicitaire argentin lié à Bermejo, a été vu dans l'immeuble. Crime de l'amant ou crime du mari ?A l'agence, l'inspecteur Juarez découvre que Bermejo a disparu, un privé, Juan Gues, ayant été chargé de le retrouver. Tout oppose les deux hommes : brutal et agressif, Juarez est de la vieille école franquiste, Ges, obsédé par sa mère, est un timide.Menée dans deux directions opposées, l'enquête fait vite apparaître que Bermejo avait une maîtresse, Esther, et que c'est à Cadaquès, célèbre station balnéaire, que se cache le mystérieux Argentin qui court toujours. Avec Bermejo ? Sauf que, si dans les faits tout les rapproche, rien ne les lie...

"On voudrait habiter ici ; quel songe on ferait pendant six mois ! [...] On aurait passé un an comme un fumeur d'opium, et ce serait tant mieux", écrivait Taine. Venise a joué à être théâtrale comme jamais aucune autre ville avant ou après elle. Elle continue à jouer ce rôle aujourd'hui, à l'extérieur comme à l'intérieur.Car les deux se valent. L'envers vaut l'endroit comme la réplique exacte de sa silhouette dans son reflet aquatique. Tous ceux qui visitent Venise ou qui y vivent sont les protagonistes conscients de ce jeu des apparences.Ce style théâtral, ces effets de décor, se retrouvent dans la décoration intérieure des maisons tout au long des siècles, à chaque fois inventé puis pastiché, réinterprété. Jusqu'à nos jours où architectes, antiquaires, décorateurs s'en donnent à coeur joie, s'abandonnant sans frein à cette sorte de cannibalisme naturel.